Vih-Sida : La mésinformation accentue la stigmatisation au Cameroun

Vih-Sida : La mésinformation accentue la stigmatisation au Cameroun
Pour limiter la propagation des informations erronées autour de cette pandémie
, dont le taux de prévalence est estimé à 2,7%, les journalistes ont été formés sur le traitement de l’information et sur les droits humains, afin de lutter contre la stigmatisation des personnes vivant avec le Vih.Selon les informations rendues disponibles lors de la première réunion statutaire du Comité national de lutte contre le Sida le 12 mai 2023 à Yaoundé, près de 30.000 enfants de moins de 15 ans et 300.000 femmes vivaient avec le Vih/Sida en 2022. Parmi eux se trouvent en grand nombre des usagers de drogues et des travailleuses de sexe. Des personnes très souvent stigmatisées dans la société. « Dans des petites villes et villages , les travailleuses de sexe et les usagers de drogue sont bien connus de l’ensemble et quand ils se rendent à l’hôpital pour leur test de dépistage ou pour prendre leurs antirétroviraux, ils sont moqués ou pointés du doigt. Ce qui a pour conséquence de les frustrer et les décourager », déplore Jean Jacques Dissake, expert en plaidoyer et des droits humains.
Si les gens continuent de se moquer des personnes vivant avec le Vih c’est parce qu’elles ne savent pas qu’« une personne séropositive qui suit correctement son traitement peut avoir une charge virale indétectable après seulement six mois. Ce qui signifie qu’elle n’est plus contagieuse », explique Serges Wilfried Mbigaoula, conseiller technique à la Giz. Ce dernier précise qu’à ce stade de l’évolution des recherches sur la maladie, il est à présent plus dangereux d’avoir le diabète ou une hépatite B que d’être atteint du Vih parce que le dernier n’est synonyme de condamnation à mort comme c’était le cas il y a quelques années.
Ces échanges se sont déroulés dans le cadre d’un atelier de formation des journalistes de l’Ouest sur le traitement de l’information et sur les droits humains en lien avec le Vih et la tuberculose
. Rencontre au cours de laquelle Joseph Mbeng Boum, président de l’Association des journalistes scientifiques et communicateurs pour la promotion de la santé (Ajc-Prosanté) a interpellé ses confrères sur leur rôle dans la lutte contre cette pandémie. « En tant que journalistes c’est à vous d’aider les populations à comprendre que le Sida n’est plus une fatalité ni même une maladie de la honte comme plusieurs continuent de le penser », relève Joseph Mbeng Boum.Insistant sur la responsabilité sociale des journalistes, ce dernier révèle que la stigmatisation trouve son origine dans l’absence d’information ou la mésinformation
Vanessa Bassale