Est : 1/3 des femmes seulement utilisent un moyen de contraception
Une séance de sensibilisation des femmes sur les méthodes contraceptives.

Les moyens de contraception utilisés à l’Est

Dans cette région du Cameroun, très peu de femmes font recours aux méthodes contraceptives malgré les campagnes de sensibilisation moyens de contraception. Elles redoutent les effets secondaires parmi lesquels le risque de stérilité.

Agée de 19 ans, Christelle Dogoua peine à adopter une méthode contraceptive. « On dit que les contraceptifs rendent stérile. Ça bouche l’utérus et après on ne peut plus avoir d’enfant », pense cette jeune fille-mère installée à Bertoua, chef-lieu de la région de l’Est moyens de contraception. Un avis que partage Nadège Akela, âgée de 23 ans et mère de 3 enfants : « Les substances contenues dans les contraceptifs comme la pilule, les implants ou les injectables s’attaquent aux organes reproducteurs de la femme pour à terme créer la stérilité ». Outre la stérilité, d’autres femmes redoutent les effets secondaires, comme l’acné, la prise de poids et les troubles du cycle menstruel.

Ces préjugés sont nombreux, affirme Gislain Maya, endocrinologue-gynécologue. Mais du point de vue scientifique, souligne-il, « ces femmes n’ont pas raison. Dans le cas des contraceptifs oraux appelés pilules par exemple, il s’agit des comprimés d’hormone dont le mécanisme consiste à empêcher l’ovulation ou à épaissir la glaire cervicale pour empêcher la rencontre du spermatozoïde et de l’ovule moyens de contraception. Les effets de ces contraceptifs sont censés s’estomper une fois que la femme cesse leur utilisation, et elle est donc à nouveau féconde ».

Outre ces idées reçues, explique Aline Yolande Eyenga, Sage-femme à la retraite, d’autres facteurs expliquent la faible utilisation ou la non-utilisation des moyens contraceptifs. « A l’Est, les produits contraceptifs ne sont pas faciles d’accès dans certaines zones reculées et sont parfois en contradiction avec certaines traditions ancestrales. Il faut ajouter à cela la méconnaissance même des moyens de contraception, la pauvreté et surtout l’opposition de certains conjoints qui veulent avoir beaucoup d’enfants ».

Une situation qui peut aussi expliquer selon cette sage-femme le phénomène de grossesses précoces et non désirées. « Les jeunes femmes sont encore résistantes sur l’innocuité des méthodes contraceptives. Malheureusement, on continue de déplorer les pertes en vies humaines liées aux avortements dans nos villes et campagnes », dit-elle.

D’après les résultats de la cinquième enquête démographique et de santé (Eds5) réalisée du 16 juin 2018 au 19 janvier 2019 par l’Institut nationale de la statistique (Ins), le taux de prévalence des grossesses chez les adolescentes est très élevé à l’Est. Soit 44% en comparaison avec celui des 9 autres régions du pays moyens de contraception.

Selon Ambroise Stéphane Sebe, Chef Service des informations sanitaires et de la planification (Sis) à la délégation régionale de la Santé publique de l’Est (Drsp-Est), 9 422 naissances ont été enregistrées dans la région de l’Est ces cinq dernières années moyens de contraception. Soit, 23 882 en 2018, avec une légère baisse de 23 346 en 2019.

En 2020, le nombre de naissances est remonté à 26 223 puis à 30 863 en 2021 et à 33 304 en 2022. « Cette prévalence élevée des naissances dans la région peut également s’expliquer par le manque de communication dans les familles et la rareté des campagnes de sensibilisation sur les méthodes de contraception. Parce que non protégées, c’est naturellement que les femmes tombent enceintes même si elles ne le désirent pas », pense la Sage-femme à la retraite.

Ange-Gabriel OLINGA BENG à l’Est      

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