Covid-19 : 3/10 de ménages passent une journée sans manger au Cameroun

D’après le rapport de l’INS sur l’impact socioéconomique de la maladie à Coronavirus sur les conditions de vie des ménages au Cameroun, les familles dirigées par les femmes sont les plus touchées, contrairement à celles où les chefs sont des hommes, estimées 42,8%.

Publié le jeudi 16 septembre 2021, le rapport d’évaluation de l’Institut national de la Statistique (Ins) sur l’impact de la Covid-19 sur les ménages révèle que la pandémie a contraint plusieurs familles à faire face aux difficultés alimentaires.

Réalisée du 1er au 28 février 2021 sur un échantillon de 2 680 ménages, cette étude soutenue par de la Banque mondiale montre que plus de la moitié des ménages, soit 57%, a des difficultés à avoir suffisamment à manger par manque de ressource ou d’argent. Tandis que 51,2% consomment de la nourriture peu variée, 50,3% mangent moins qu’il en fallait, et 49,9% n’ont pas pu manger une nourriture saine. Par ailleurs, « trois ménages sur dix (29,5%) ont vécu l’expérience de passer toute une journée sans manger », rapporte l’Ins.

Sur la question de la sévérité des chocs, l’étude précise que l’augmentation du prix des principaux aliments consommés, et la perte d’emploi sont citées comme les plus sévère. Avec environ 7 ménages sur 10 en situation d’insécurité alimentaire, soit 44,7% en situation d’insécurité sévère. Cependant, il se dégage dans ce rapport que 48,0% de femmes font face à de l’insécurité alimentaire, contre 42,8% chez les ménages dirigés par les hommes. De la même façon que les ménages dont les chefs sont âgés entre 35 et 64 ans sont plus vulnérables que les autres.

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Il ressort de cette première phase du volet ménage du rapport d’étude de l’Ins l’existence des chocs moins sévères que ceux préalablement cités. Notamment ceux sur l’augmentation du prix des intrants (20,2%), l’augmentation du prix des principaux aliments consommés (18,4%) et le vol de la récolte, d’argent, de bétail ou d’autres biens (14,7%). Globalement, les chocs les plus subis par les ménages sont : l’augmentation du prix des intrants (19,9%), l’augmentation du prix des principaux aliments consommés (16,8%) et la perte d’emploi (9,9%).

Par ailleurs, on a observé que la baisse du prix de vente de la production n’a significativement pas impacté gravement la vie des ménages. Néanmoins, près de 4 ménages sur 10 n’ont développé aucune stratégie à la survenue des chocs. Quoiqu’il existe des stratégies qui ont été mises en place en vue de mener une action pour faire face à ces difficultés. En effet, note l’INS, 27,6% des ménages ont, soit réduit leur consommation alimentaire (12,6%), soit reçu de l’aide des amis ou de la famille (8,0%) ou alors ont puisé dans leur épargne (7,1%).

Michèle EBONGUE

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