Covid-19 : La société civile milite pour la transparence dans la gestion des fonds
Covid-19 dans lemonde

Plus de 80 représentants d’ONG internationales et nationales appellent les bailleurs de fonds et autres, à mettre un accent sur la transparence, la responsabilité et la gouvernance ouverte, dans la lutte contre la Covid-19 afin d’éviter les malversations financières.

Dans une pétition publiée le 10 juillet 2020, sur le site de CoST – Infrastructure Transparency Initiative (CoST) et plus de 80 organisations de la société civile, nationale et internationale, tirent la sonnette d’alarme sur la gestion des fonds mobilisés dans le cadre de la Lutte contre la Covid-19. Ces acteurs de la société civile démontrent que la période de crise sanitaire, est un moment favorable aux malversations financières. « Même avant la pandémie, on estimait que près de 455 milliards de Dollars sur les 7,35 billions de dollars dépensés en soins de santé dans le monde chaque année avait été perdus à cause de la corruption. Les chercheurs ont également démontré que 1,6% des décès annuels chez les enfants de moins de 5 ans, soit plus de 140 000, pourraient s’expliquer en partie par la corruption », dénoncent ces organisations.

Les fautes de gestion ont d’ailleurs été observées dans la gestion de certaines pandémies, à l’instar d’Ebola. Une situation susceptible de s’accroître en ce temps de crise sanitaire liée au coronavirus. « De nombreux exemples émergent déjà d’une corruption généralisée se produisant dans le cadre de la réponse au nouveau coronavirus », dénoncent les auteurs de la pétition.

A cet effet, ces Ong appellent les fournisseurs d’aide au développement à maintenir leur soutien à la transparence, à la responsabilité et aux initiatives de gouvernance ouverte à la suite de la pandémie de coronavirus et de la crise économique qui s’annonce. Une démarche qui passe par la divulgation de données sur tous les investissements dans le but de réduire les fuites considérables.  « Les agences multilatérales et bilatérales, les fondations et autres bailleurs de fonds, doivent réexaminer leurs priorités en réponse à la pandémie. Nous soutenons ces efforts : il est essentiel qu’une assistance soit fournie à ceux qui subissent les effets immédiats de la crise et qu’à moyen et long terme, les systèmes et les procédures soient rendus plus résilients en vue de la gestion des crises futures », peut-on lire.

Ces activistes soulignent néanmoins, que des   progrès ont été accomplis ces dernières années pour améliorer la transparence et réduire les pertes liées à la corruption, la mauvaise gestion et à l’inefficacité. « Dans le secteur des infrastructures, par exemple, des économies de coûts financiers pouvant atteindre 25% ont été réalisées. Il a été démontré que l’ouverture en matière de santé publique prolonge l’espérance de vie et réduit la mortalité infantile.  Ces progrès auraient été impossibles sans le soutien des agences bilatérales et multilatérales, des fondations et autres bailleurs de fonds », soutiennent ces ONG.  Les fournisseurs d’aide au développement sont dont invités à poursuivre et à étendre leur soutien à la transparence et à la gouvernance ouverte. Une stratégie qui permet, conclurent les auteurs de la pétition, dans un monde de plus en plus incertain, de protéger les dépenses publiques, d’instaurer la confiance, d’accélérer la livraison et de sauver des vies.

Cette sortie intervient au moment où au Cameroun, L’honorable Jean Michel Nintcheu appelle à rendre public les dépenses liées à la lutte contre la Covid-19. Dans une sortie tonitruante qu’on lui reconnait, il appelle le gouvernement en général et le Ministère de la Santé en particulier à informer les citoyens et l’opinion sur les dons reçus dans le cadre de la lutte contre la pandémie et l’usage qui en est fait.  Le député SDF estime qu’il y a trop de flou autour de gestion de ces fonds. Plusieurs jours après son appel, le gouvernement ne s’est pas encore prononcé. Il rejoint ainsi la société civile qui appelait déjà courant mai 2020, à désagréger les données liées aux dépenses et à les rendre public.

Marie Louise MAMGUE

Leave comment

Your email address will not be published. Required fields are marked with *.