Covid-19 : L’activité économique en Afrique se contracte de 2,8 % en 2020
 Source: INS/DataViz by ADISI-Cameroun

Cependant, souligne la Banque mondiale, la croissance pourrait reprendre en 2021 et atteindre 3,1 % si la pandémie recule au deuxième semestre de l’année 2020.

La Covid-19 pourrait replonger des millions de personnes dans l’extrême pauvreté en Afrique Subsaharienne, craint la Banque mondiale dans sa dernière édition semestrielle des Perspectives économiques mondiales.  Dans un rapport sur les effets du Covid-19 au Cameroun, l’Institut national de la Statistique (INS) mettait déjà en évidence les répercussions de cette pandémie sur les ménages camerounais. D’après cette enquête, près de 62,7% de familles camerounaises ont subi une dégradation de leur niveau de vie, 74% des camerounais un ralentissement de leur activité et 65% une baisse de revenus. Une crise sanitaire, qui n’épargne aucun Etat.

                                               Source: INS/DataViz by ADISI-Cameroun

En effet, la banque mondiale relève que l’activité économique de l’Afrique subsaharienne s’est effondrée au premier semestre de l’année en cours. La pandémie a non seulement détruit de nombreuses vies humaines, mais causé une crise économique sans précédent dans la région. L’activité économique de la région, indique cette institution bancaire, devrait se contracter de 2,8 % en 2020. Un repli le plus fort jamais enregistré. On s’attend à une baisse encore plus importante du PIB par habitant, une situation qui touchera de nombreuses personnes.

Cependant, la croissance pourrait reprendre en 2021 et atteindre 3,1 % si la pandémie recule au deuxième semestre de cette année, relève cette étude, si les foyers d’infection suivent la même tendance au niveau des pays et si la croissance reprend dans les grands partenaires commerciaux. L’Afrique subsaharienne, précise cette analyse, a d’énormes obstacles à surmonter pour maîtriser la pandémie compte tenu de la faible capacité des services de santé, du manque d’accès aux installations sanitaires de base et de la prévalence des activités économiques informelles dans une grande partie de la région.

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L’activité économique des pays importateurs de produits de base, comme le Cameroun, devrait ralentir cette année malgré la baisse des prix du pétrole, le nombre de touristes étant limité par les restrictions imposées aux voyages internationaux. Le PIB des pays exportateurs de matières premières industrielles devrait également diminuer en 2020 du fait que les perturbations intérieures sont exacerbées par la faiblesse des prix du pétrole et des métaux.

Si la pandémie se poursuit et s’aggrave, craint la banque mondiale, la région tombera dans une récession encore plus profonde, avec des effets dévastateurs sur la santé et le bien-être de ses habitants. Les incidences de la pandémie vont sensiblement accroître la vulnérabilité de la région au surendettement, et ces pressions seront exacerbées par la nécessité d’emprunter pour financer des déficits budgétaires plus importants. Le grave manque de ressources publiques pourrait entraîner une réduction des services publics essentiels pendant la pandémie et réduire encore l’activité économique.

Au niveau mondial, cette institution indique que l’activité économique dans les économies avancées devrait décliner de 7 % en 2020, sous l’effet des graves perturbations qui ont frappé l’offre et la demande intérieures, ainsi que les échanges et la finance. Le groupe des économies de marché émergentes et en développement devrait connaître sa première contraction en soixante ans, avec une baisse globale de son PIB de 2,5 %.

Marie Louise MAMGUE

 

 

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