Comme autres mesures face à l’avancée de la maladie à Coronavirus qui touche déjà 99 personnes au Cameroun, les hôpitaux envisagent l’aménagement de nouveaux espaces de soins sanitaires, le renforcement du personnel médical pour contrecarrer la pandémie.

Hôpital Laquintinie de Douala mercredi 25 mars 2020. Le portail est grand ouvert. Les visiteurs   entrent et sortent comme à l’accoutumé. Au sein de cet établissement hospitalier, l’on dénombre une foultitude de personnes qui arbore un masque de protection, même si pour certains, le port d’un cache-nez n’est pas nécessaire hors des salles. Le constat est le même chez le personnel soignant.

Dans l’enceinte hospitalière, l’on aperçoit une grande tente dont personne ne semble s’approcher. Serait-ce l’un des points aménagés pour la prise en charge des patients du Coronavirus ? Après renseignement, il n’en est rien, même s’il est vrai que ledit hôpital a aménagé un espace pour accueillir les personnes atteintes du COVID-19.

Parmi les hôpitaux aménagés pour la circonstance dans la ville de Douala, figure l’hôpital Général de Douala et l’hôpital Obstétrique et pédiatrique de Yassa. A en croire l’une de nos sources, seuls les établissements hospitaliers de première et de deuxième catégorie ont été aménagés pour la prise en charge des patients atteints de la pandémie.

« Nous n’avons pas aménagé des emplacements provisoires chez nous.  Nous n’avons pas assez d’espace », nous confie-t-on à l’hôpital de district de Bonassama. Ailleurs par contre, c’est tout un service qui a été réquisitionné. « L’espace aménagé pour la prise en charge des malades du Coronavirus est l’ancien service de réanimation dudit hôpital qui a été désinfecté pour la circonstance », renseigne notre source à l’hôpital Laquintinie, où, toute une unité de soins a été affectée, constituée d’un chef service et des infirmiers.

Le service a été équipé d’appareils et matériels nécessaires. Bien que le personnel soignant ait été renforcé, leur effectif à ce centre et aux deux autres n’ont pas été dévoilé. « Le recrutement du personnel, les sites aménagés relèvent du secret professionnel », argue Dr. Victor Kame, Coordonnateur des épidémiologistes de terrain au Centre régional pour la prévention et la lutte contre les événements de Santé à la délégation de la Santé publique pour le Littoral. « Moi-même je ne maitrise pas le nombre du personnel », a ajouté le médecin urgentiste.

Au 29 mars 2020, le nombre de personne atteint du COVID-19 était de 113 au Cameroun, dont 25 à Douala. Seulement, au matin du vendredi 27 mars, les cas (07) de la veille sont passés à 15 à Laquintinie. Tous confirmés porteurs du virus, sans compter les personnes mis en quarantaine, en attente de résultats.

Le nombre de malade qui s’accroit de jour en jour, met en évidence, la nécessité d’augmenter des sites et/ou des espaces de prise en charge, et de renforcer le personnel soignant. Une situation qui ne laisse pas indifférent le personnel affecté à ce service. « La situation devient hyper flippant », s’exclame sous anonymat un membre du personnel affecté au « pavillon » Coronavirus de l’hôpital Laquintinie de Douala.

Les prévisions pour éviter le chao

En effet, les centres de traitement sont déjà débordés. Pour combler ce déficit, le Directeur de l’hôpital Laquintinie, apprend datacameroon.com, a ordonné l’aménagement d’un espace beaucoup plus grand, d’une capacité de 100 lits.  « Nous nous sommes aperçus que nous sommes déjà débordés. Nous sommes en plein recrutement, en vue d’augmenter également le personnel », révèle l’épidémiologiste de terrain. Et d’ajouter : « Dans la région du Littoral nous avions 30 membres de l’équipe d’intervention d’investigations rapides. On s’est rendu compte qu’ils sont déjà dépassés, nous allons passer à 130 et former 100 autres. Ce sont les mesures en ce moment ».

Dans sa lutte, la délégation régionale de la Santé publique pour le Littoral forme depuis le 27 mars 2020, 500 agents de santé communautaire. Le but est de sensibiliser les populations, mais surtout le suivi des sujets contacts. « Cela n’est pas encore implémenté parce qu’ils auront trois jours de formation, du 27 au 30 mars 2020. Mais je crois que dès le 1er avril, tout sera implémenté, et nous arriverons à la solution optimale   à la grande sollicitation qui est la nôtre en ce moment », a confié notre interlocuteur dans une interview.  Pendant que les mesures sont en train d’être peaufinés, la fameuse Chloroquine commence à être administrée à certains patients. « C’est au cas par cas », conclue notre source.

Michèle Ebongue

 

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