Election sénatoriale : Marginalisation des minorités à l’Est
Les jeunes Baka

Election sénatoriale : Marginalisation des minorités à l’Est

Ignorées par les partis politiques en compétition pour le scrutin du 12 mars 2023, les pygmées Baka, les Bororos et les handicapés de cette région ne comptent plus que sur le chef de l’Etat pour rétablir cette injustice, en les intégrant parmi les trente Sénateurs qu’il va nommer Election sénatoriale Marginalisation des minorités.

La publication de la liste des candidats à l’élection sénatoriale de 2023 à l’Est n’a pas fait que des heureux. « Le bureau politique du RDPC ne m’a pas sélectionné alors que j’étais le seul Bororo qui voulait postuler à cette élection dans le Lom-et-Djèrem. On n’a pas tenu compte des minorités comme le prescrit la Constitution du 18 janvier 1996 », regrette un Bororo qui a requis l’anonymat.

Marginalisation des minorités à l’Est pendant les élections sénatoriales

En parcourant les listes des potentiels candidats du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), parti au pouvoir et celle de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (l’UNDP), l’unique parti de l’opposition en compétition pour cette élection à l’Est, aucun nom d’un candidat issu de cette minorité n’est apparu. Idem pour les pygmées Baka et les personnes handicapés. Pourtant, relève une source à la délégation régionale des Affaires sociales de l’Est, « le nombre de ces minorités est estimé à environ 400 milles ».

Un maillon important exclu, à en croire Venant Messè, premier pygmée Baka à obtenir le Baccalauréat à l’Est et Coordonnateur de l’Association Okani qui milite pour la préservation des droits des minorités autochtones. « Nous sommes un maillon important de la société camerounaise. Et cette exclusion est une erreur que doit corriger le chef de l’Etat en nommant un des nôtres qui pourra aussi défendre nos intérêts dans cette instance », soutient-t-il.  

Composantes sociologiques

Selon la loi n°2006/006 du 14 juillet 2006 fixant les conditions d’élection des Sénateurs au Cameroun, en son article 7 alinéa 3, « La constitution de chaque liste doit tenir compte des différentes composantes sociologiques de la région ». Dans le même sens, l’article 218 du Code électoral oblige les partis politiques à prendre en compte les différentes composantes sociologiques dans le processus initial d’investiture.

Une exigence souveraine bottée en touche par certains responsables politiques locaux qui estiment que chaque parti a l’obligation de respecter ses textes. Des textes de base qui selon eux font allusion au militantisme et aux services rendus au parti. A cela s’ajoutent la représentativité, la moralité, la crédibilité et la compétence du candidat. « Il ne s’agit pas seulement des élections sénatoriales. Cette marginalisation date des années. Que ce soit les élections municipales, législatives ou régionales, les partis politiques représentés dans cette région n’ont jamais pris en compte les handicapés. Nous ne sommes représentés nulle part à l’Est », dénonce Oscar Mando, un handicapé moteur.

Ange-Gabriel OLINGA BENG à l’Est        

A lire aussi :  Citoyenneté : près de 100 000 autochtones de la forêt non répertoriés

Leave comment

Your email address will not be published. Required fields are marked with *.