Engrais chimiques : L’inflation inquiète les cultivateurs à l’Ouest

Engrais chimiques : L’inflation inquiète les cultivateurs à l’Ouest Cameroun
Le sac d’urée qui coûtait 19.000 F Cfa, il y a quelques mois est désormais vendu à 45.000Fcfa voire plus selon les distributeurs.
Dans la région de l’Ouest Cameroun, les agriculteurs sont aux abois. La question du coût élevé des engrais chimiques les préoccupe. Lors de la visite de prise de contact du délégué régional de l’Agriculture et du Développement rural de l’Ouest dans l’arrondissement de Mbouda le 21 juillet 2022, les cultivateurs n’ont pas hésité à signaler leur incapacité à s’approprier des engrais.
Sur le marché, l’inflation est si
sérieuse que le sac d’urée qui coûtait 19.000 F Cfa, il y a quelques mois est désormais vendu à 45.000 F Cfa voire plus selon les distributeurs. De même, le sac d’engrais NPK qui valait 21.000 F Cfa est aujourd’hui estimé à 35.000 F Cfa. Certains agriculteurs disent avoir récemment déboursé 40.000 F Cfa pour un sac d’engrais NPK. « C’est la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest qui cause cette augmentation des prix », croit savoir un cultivateur.Engrais chimiques Cameroun Le sac d’urée qui coûtait 19.000 F Cfa, il y a quelques mois est désormais vendu à 45.000Fcfa
Dans une interview accordée à Cameroon Tribune le 08 juillet dernier, Gabriel Mbaroibe, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural (Minader) pointait plutôt un doigt accusateur sur la crise russo-ukrainienne. « Le cours des engrais ont commencé à augmenter avant la fin de l’année 2021, avec l’augmentation du prix du gaz en Europe car le gaz est un produit qui intervient dans la production d’engrais » a-t-il révélé. Et d’ajouter qu’« on avait cru entre mars-avril, on allait amorcer une pente descendante pour nous permettre d’accéder aux produits. Malheureusement, il y a eu la crise russo-ukrainienne en février qui est venue plutôt accentuer le problème ».
Conscient du fait que les petits producteurs qui contribuent à 80% à la culture vivrière ont des moyens limités, l’Etat qui redoute une baisse drastique de la production a mis en place, avec des partenaires d’aide au développement, un mécanisme qui permettra de soutenir 30% du prix
de l’engrais.Rappelons que selon l’enquête mars-avril menée par le Minader sur la situation de la sécurité alimentaire, 11% de la population camerounaise est en crise alimentaire
soit environ 2,8 millions de personnes. Avec la crise actuelle, ce pourcentage pourrait être revu à la hausseVanessa Bassale