Exploitation forestière : La société civile très peu impliquée dans les prises de décision
Mission d’observation indépendante en République centrafricaine.

Dans son analyse annuelle sur la contribution de la société civile au suivi de la gestion des ressource naturelles dans les pays du bassin du Congo, FLAG indique qu’au Cameroun, les OSC ne sont pas toujours impliquées par les décideurs dans l’élaboration des réponses aux problèmes identifiés.

A la suite de la réception du rapport d’une action de suivi des organisations de la société civile (OSC), le Ministre des forêts et de la faune (MINFOF) instruit généralement des missions pour les vérifier. Lorsque les faits sont avérés, l’entité est sanctionnée selon la réglementation en vigueur qui privilégie la transaction ou d’autres sanctions administratives à l’instar de la suspension ou du retrait d’un titre. Cependant, l’OSC n’est pas souvent informée officiellement des mesures prises par le MINFOF à la suite de l’action de suivi qu’elle a menée. Et par conséquence, elle n’est pas toujours impliquée dans l’élaboration des réponses aux problèmes identifiés.

C’est du moins, l’un des constats relevés par Field Legality Advisory Group (FLAG), dans la première édition de « l’Index 2019-2020 du suivi environnemental par les OSC dans le Bassin du Congo ». Cette édition est focalisée sur la gestion des ressources forestières au Cameroun au cours de 2019 et 2020. Selon cette organisation enregistrée en 2012 au Cameroun, ce rapport est un outil développé dans l’optique de fournir une analyse complète de la contribution de la société civile au suivi de la gestion des ressources naturelles et de l’environnement (GRNE) dans les pays du bassin du Congo. Il est produit annuellement sur une ressource naturelle déterminée (forêt, eau, mines, faune,…), et  s’intéresse à deux piliers de l’action des OSC en l’occurrence, l’« Opérationnel » et l’ « Environnement de travail ». La publication de la deuxième édition est annoncée dans les prochains mois.

En plus de la faible implication de la société civile dans la formulation de réponses aux problèmes identifiés, FLAG déplore également le faible poids des OSC dans des espaces d’échanges multipartites spécifiques. Selon cette organisation, les différents espaces existants prennent des décisions par consensus ou par vote à la majorité des deux-tiers. Mais, de manière générale, environ 80% des membres de ces plateformes sont des représentants de l’administration. En outre, les représentants du secteur privé qui participent également à ces plateformes sont généralement en accord avec l’administration. Dans ces conditions, il est fréquent que les OSC ne soient pas en accord avec les décisions prises car elles ne peuvent pas bloquer une décision, souligne-t-elle.

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Globalement au Cameroun, les actions des OSC portent entre autres sur la surveillance et l’analyse de la gestion des ressources naturelles, contribuant ainsi à la mise en œuvre des politiques et des législations en la matière. Cependant, FLAG pense que les OSC gagneraient à s’appesantir également sur des entités et aspects de gouvernance moins suivis à l’instar de l’administration dont le non-respect de certaines procédures d’attribution de titres est souvent relevé dans des rapports et de la protection de l’environnement pourtant encadrée lors de l’exploitation forestière.

Cette 2ème édition du rapport est financée par l’organisme de recherche internationale World Ressources Institute (WRI).

Marie Louise MAMGUE

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