Extrême-Nord : 58 cas de lèpre enrôlés entre 2018 et 2023
Une victime de lèpre (©DCC)

Les cas de lèpre détectés à l’extrême-Nord

Cette maladie très répandue dans la partie septentrionale, préoccupe les experts qui estiment qu’il y a relâche dans la prise en charge des patients lèpre.

« J’avais des tâches sur le corps, je suis allé me faire dépister à Ngaoundéré, on m’a prescrit un traitement gratuit pendant un an et maintenant ça va », a témoigné Alexandre Tina, un patient de lèpre ayant trouvé guérison. Suzanne quant à elle continue de prendre son traitement à Maroua, dans la région de l’Extrême-Nord. « J’ai vu les gens perdre leurs membres à cause de la négligence de cette maladie alors que le traitement est graduit. Je suis très régulier à mes rendez-vous », souligne cette quadragénaire.

Dans la région de l’Extrême-Nord, la file active affiche 33 patients avec huit nouveaux cas enregistrés en 2022. D’après Djorandi, point focal régional lèpre de l’Extrême-Nord, de 2018 à 2023, 58 cas ont été enrôlés dans les 33 districts de santé de cette région, parmi lesquels 22 guérisons. « Les médicaments sont gratuitement mis à notre disposition par le programme de lutte contre la lèpre : la leishmaniose, le pian et l’ulcère de buruli », ajoute-t-il.

Il indique que son rôle est de coordonner le suivi (prise en charge des cas) et mettre à disposition des médicaments aux districts de santé ayant enregistré des nouveaux cas et faire des rapports des activités de lutte contre la lèpre.

Même si le traitement est pris en charge par l’Etat à travers le programme de lutte contre la lèpre, cette maladie contagieuse est bien présente au sein de la population du Grand-Nord d’après Pascal Noumbo, spécialiste des maladies de la peau.

Il relève aussi, entre autres maladies de la peau, la bourbouille qui crible la peau à cause de la forte chaleur dans la partie septentrionale, les exémas, les vitiligos, les dichromies. « Les gens qui ont ces problèmes viennent de partout, Extrême-Nord, Nord, Adamaoua, Est et même du Tchad », précise le spécialiste, non sans remarquer qu’aujourd’hui, le travail autour de la lutte contre la lèpre n’est plus organisé comme par le passé. « Je ne ressens pas la présence des contrôleurs lèpres dans nos formations sanitaires », relève-t-il en se basant sur les cas qu’il reçoit en consultation.

Jérôme Baïmélé

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