Perte post-production :  Une baisse de 10% enregistrée dans la filière oignon au Nord

Une baisse de la production observée dans la filière oignon au Nord Cameroun

C’est l’un des résultats obtenus dans la première phase du projet d’appui au développement des filières agricoles production dans la filière oignon au Cameroun. Dans la deuxième phase, l’Etat a initié la construction de 300 forages pour l’irrigation des plantes dans les régions du Nord et Extrême-Nord. Les producteurs par contre militent pour des programmes avec une vision pré/post production

Le Cameroun veut doper sa production annuelle d’oignons dans les régions du Nord et de l’Extrême-Nord. Pour y parvenir, le pays prévoit de construire 300 forages pour l’irrigation de 300 hectares de cette spéculation. Cette initiative intervient dans la 2e phase du Projet d’appui au développement des filières agricoles (Padfa II) co-financé par l’Etat et le Fonds international de développement (Fida). Son objectif est d’accroitre durablement les revenus et la résilience des exploitations agricoles familiales productrices de riz et d’oignon dans les zones du projet. La première phase de ce projet (Padfa I), a, selon le gouvernement, permis d’augmenter le prix de vente des oignons dans les organisations paysannes et de baisser de 10% les pertes post-récoltes.

« Je ne sais pas quoi dire ! Les forages n’auront aucun impact sur notre activité car nous avons toujours trouvé une astuce pour alimenter les cultures en eau », tranche un producteur visiblement pas ému par la venue de ces forages.  Pour lui les difficultés de la filière ne résident pas dans le manque d’eau car : « nous produisons l’oignon en très grande quantité dans le Grand Nord.  Si aujourd’hui le sac qui coûtait en 2019, 40.000 et parfois 90.000 F Cfa, s’achète à 35.000 et même 10.000 F Cfa, vous pouvez donc conclure que nous produisons l’oignon en grande quantité », conclu-t-il.

L’ingénieur agronome Nassourou Ibrahim Midjaka et par ailleurs producteur d’oignon énumère comme difficultés de la filière, le problème de la non maîtrise par les paysans, de l’itinéraire technique recommandé pour la production d’oignon, ce qui fait que cette culture se décrive dans le Grand Nord comme « la culture de la loterie. » « Il y a donc des problèmes en amont et en aval… Il faut retenir qu’il ne suffit pas seulement de produire, il faut penser à l’écoulement après production, ça également c’est un véritable problème qui prédomine dans nos marchés locaux. Le circuit de commercialisation est bourré d’intermédiaires et les entreprises camerounaises qui font dans la transformation de cette spéculation sont peu nombreuses », regrette-t-il.

Pour le développement durable de cette filière, Nassourou Ibrahim Midjaka, recommande d’adopter une stratégie à travers les programmes qui existent.  Renforcer les capacités des producteurs sur les nouvelles techniques de production sur toute la chaîne de valeur par la tenue des formations paysannes sur l’agro-industrie et la transformation, ainsi queles techniques commerciales. « L’État devra aussi multiplier les programmes exclusivement dédiés à la production d’oignon avec une vision pré/post production dont les objectifs seraient non seulement de booster la filière mais aussi de générer des richesses. », recommande-t-il.

Mélanie Ambombo

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