Extrême-Nord : Le secteur de l’agrobusiness à la traine
Les participants à l’atelier sur l’agrobusiness dans la région de l’Extrême-Nord

Extrême-Nord : Le secteur de l’agrobusiness à la traine

L’accès difficile aux terres cultivables, le manque de matériels, la hausse des prix de intrants agricoles et le manque de routes sont les principaux obstacles au décollage de cette chaîne de valeur Extrême-Nord Agrobusiness.

Sidi Maïpa souhaite se lancer dans la culture de maïs de contre saison. « Cette année, la récolte était médiocre, le maïs n’a pas assez produit. Ce culture me permettra d’augmenter mon rendement », affirme cette habitante de la localité de Kalfou, un village du département du Mayo Danay, région de l’Extrême-Nord. Pour accroitre son gain, cette agricultrice ambitionne également de développer un agrobusiness, à l’instar de la vente de céréales.  Un projet qui selon elle, demande de la persévérance.

En effet, déplore Sidi Maïpa, tout comme les femmes productrices de Moulvoudaye dans le Mayo Kani et de Kalfou dans le Mayo Danay, plusieurs facteurs font obstacles à leurs épanouissements dans ce secteur d’activité. Notamment, l’accès difficile aux terres cultivables, le manque de matériels tels que les charrues, les tracteurs et appareils de pulvérisation, la hausse des prix des intrants agricoles comme les engrais et les herbicides, le manque des voies de communication visible par l’état impraticable des routes pour l’écoulement des produits vers les métropoles.

Embrasser les Opportunités de l’Agrobusiness au Extrême-Nord

Avec ces entraves sur la production et la commercialisation, les femmes de Moulvoudaye et de Kalfou, regroupées en association, ont mené un plaidoyer auprès des bailleurs de fonds et des organisations partenaires pour l’amélioration de leurs conditions de travail. C’était à l’occasion de l’atelier visant à booster l’agrobusiness dans la région de l’Extrême-Nord, qui s’est tenu du 16 au 17 janvier 2023 à Maroua.

Les différents acteurs de cette chaîne de valeur que sont le Boukarou à travers son projet Réseau FAB financé par l’union européenne, les organisations de la société civile, les collectivités territoriales décentralisées, entre autres, entendent conjuguer des efforts pour pallier à ce problème par un accompagnement à travers la création des forages à énergie solaire dotés d’un système de pompage pour l’irrigation des champs.

D’après Jean Patrick Ketcha, coordonnateur du Réseau FAB, l’énergie solaire la plus puissante du pays vient du septentrion. D’où le plaidoyer pour soutenir les agriculteurs de cette partie dans la création des entreprises répondant aux besoins spécifiques des populations. L’accompagnement des femmes et des jeunes du Grand-Nord vise aussi la maturation et les orientations des projets en fonction des exigences sur le terrain et de celles des bailleurs de fonds.

Jérôme Baïmélé

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