Importation du riz : des riziculteurs mécontents
Filière rizicole : il faut encourager la production locale…

Importation du riz : des riziculteurs mécontents

Suite à la décision du Mincommerce d’importer 150.000 tonnes de riz pour le dernier trimestre de l’année 2023, les producteurs accusent le gouvernement d’entretenir ces importations qui selon eux des riziculteurs mécontents de l’importation du riz, vont ralentir la politique de développement de cette filière qui elle-même a du mal à décoller.

Malgré la validation le 16 mai 2023 de sa Stratégie de développement de la filière riz, le Cameroun s’apprête encore à importer 150.000 tonnes de riz pour le dernier trimestre de l’année en cours afin de poursuivre l’approvisionnement des marchés.

De nouvelles importations que n’encouragent pas les producteurs locaux du riz qui estiment que ces dernières vont freiner la politique de relance de la filière riz qui est déjà trop lente à mettre en œuvre. « Ils parlent de l’import substitution et viennent eux-mêmes faire le contraire. Parfois même ces grands importateurs sont des ministres, députés et autres à qui on fait des faveurs », tranche un riziculteur qui a requis l’anonymat des riziculteurs mécontents de l’importation du riz.  Ce dernier soutient que la politique de relance dans le secteur rizicole est trop lente à mettre en œuvre. « Malgré les programmes d’accompagnement, d’aménagement, et les chiffres et statistiques sur la filière, la réalité sur le terrain est toute autre », poursuit-il.

Une situation qui suscite des interrogations.  « La question à se poser est celle de savoir si le pays veut vraiment résoudre ce problème d’importation ? Toutes les mesures d’accompagnement concernant le riz viennent de l’extérieur des riziculteurs mécontents de l’importation du riz. Réellement le Cameroun ne peut-il pas produire suffisamment du riz et même en exporter ?  Il suffit de trouver les personnes cachées derrière ces importations pour trouver la réponse à toutes ces questions », lance un autre producteur sous anonymat.

Pour l’économiste Célestin Tchakounté, ces importations sont la preuve que le Cameroun n’a rien fait par le passé pour développer la filière. Ainsi, le pays se retrouve rattraper par la réalité. Et « loin de la promotion du Made in Cameroon, on est obligé d’importer. Ce qui est un échec patent. Ces importations auront pour conséquences qu’en plus de tuer l’embryon déjà sur place des riziculteurs mécontents de l’importation du riz, elles vont créer la misère surplace et générer la richesse ailleurs », conclut cet économiste.

Conscient des efforts fournis par l’Etat pour le développement de cette filière notamment avec plusieurs projets, Mohamed Foupouapouognigni ingénieur de conception agricole affirme que le Cameroun peut arrêter les importations de cette céréale. Pour y parvenir, il propose : « d’arrêter simplement de subventionner les importations du riz, tout en se focalisant dans la recherche, la production et l’innovation des variétés locales. Il faudra aussi augmenter les taxes sur les importations du riz pour décourager les importateurs » des riziculteurs mécontents de l’importation du riz. Dans ce processus de développement de la filière, il propose d’y aller de façon progressive et non brutale et surtout encourager la production locale.

Mélanie Ambombo

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