Media :  55 journalistes et professionnels des médias tués dans le monde en 2021

Même si le nombre de meurtre a diminué depuis dix ans contrairement au nombre de journalistes emprisonnés, toujours en hausse, les menaces demeurent alarmantes selon L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture.

Entre 2019 et 2021, une quinzaine de journaliste ont été arrêté au Cameroun, selon l’Association pour le Développement Intégré et la Solidarité Interactive (ADISI-Cameroun) dans son rapport sur la « Sécurité des journalistes et la question de l’impunité pour les crimes contre les journalistes au Cameroun ». Il ressort de cette étude, que les violences et injustices vis-à-vis des journalistes semblent avoir pris un tournant plus accru au Cameroun. Des violences que subissent les journalistes, on note des cas de journalistes disparus, assassinés, victimes d’arrestations arbitraires, de kidnappings, et d’attaques physiques, etc.

Tout comme au Cameroun, la situation des journalistes et professionnels des médias dans le monde est inquiétante. L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) regrette dans son dernier rapport publié le 6 janvier 2022, qu’à travers le monde, les journalistes continuent également d’être victimes de nombreux emprisonnements, d’attaques physiques, d’intimidations et de harcèlement, notamment lorsqu’ils couvrent des manifestations.

Seulement pour l’année 2021, L’Observatoire de l’UNESCO des journalistes assassinés a recensé 55 meurtres de journalistes. Les deux-tiers d’entre eux ont eu lieu dans des pays exempts de conflits armés, ce qui montre les risques persistants encourus par les journalistes dans leur travail quotidien pour dénoncer les actes répréhensibles. Une situation inquiétante, quand on sait qu’en en 2013, les deux tiers des meurtres avaient au contraire lieu dans des pays en conflit. La majorité de ces décès a été enregistré en Asie-Pacifique, avec 23 meurtres, et en Amérique latine et les Caraïbes, avec 14 meurtres. L’impunité pour ces crimes, souligne cette agence onusienne, demeure généralisée et les journalistes restent confrontés à de nombreuses menaces. Les données montrent en effet, que 87 % des meurtres de journalistes survenus depuis 2006 ne sont toujours pas résolus.

Emprisonnement

Si on constate néanmoins, une régression des meurtres, par rapport aux dix dernières années, Reporters sans Frontières (RSF) décrie une hausse exceptionnelle du nombre de journalistes emprisonnés. A mi-décembre 2021, RSF a recensé 488 journalistes et collaborateurs de médias derrière les barreaux du fait de leur profession, ce qui représente une augmentation de 20 % en un an. Dans cette liste, les journalistes femmes sont nombreuses. 60 d’entre elles se trouvent actuellement privées de liberté du fait de leur profession, soit un tiers (33%) de plus qu’en 2020. La Chine, qui demeure pour la cinquième année consécutive la plus grande prison du monde, est aussi le pays où sont détenues le plus grand nombre de femmes (19).

D’après l’Unesco, Les femmes journalistes, dans une proportion alarmante, sont confrontées au harcèlement en ligne. Près des trois quarts d’entre elles ont déjà subi des violences en ligne liées à leur travail. Au Cameroun, Adisi-Cameroun, dénonce en plus, la précarité de la sécurité des journalistes en général et des femmes journalistes en particulier dans le cadre de leur travail. Pour cette association, il est désormais plus qu’urgent de renforcer non seulement les mécanismes de lutte contre toutes formes d’injustices, de violences entre autres fait à l’endroit des journalistes, mais aussi de déconstruire les stéréotypes qui sont jusqu’alors construites autour du concept genre, qui crée par ailleurs une forme d’injustice et participe par conséquent à une sorte de violence notamment la violence émotionnelle vis-à-vis des femmes en général et les journalistes en particulier.

Marie Louise MAMGUE

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