Médicaments :  Les pharmaciens militent pour l’arrêt des importations
Marché local. Les importations dictent leur loi

L’importation des médicaments au Cameroun

Selon les acteurs de ce secteur d’activité, l’essor de cette filière passe par plusieurs actes parmi lesquels la fin de l’achat à l’étranger des produits pharmaceutiques basiques pourtant disponibles sur le marché local importations des médicaments.

« De chiffres officiels, seulement 5% des produits pharmaceutiques consommés sur le marché camerounais sont issus de la production locale. Ce qui veut dire que les importations à elles seules occupent 95 % des parts du marché. Nous souhaitons voir passer notre production de 5 à 15% dans les cinq prochaines années », a plaidé le Dr Franck Nana, le président de l’Ordre national des pharmaciens du Cameroun (Onmc) importations des médicaments. Il a formulé ce vœu le 21 septembre 2023 au cours du Salon international sur l’industrie pharmaceutique, des fournitures et équipements médicaux « Pharma Expo Cameroun. »

Une faible production qui prouve que l’industrie pharmaceutique locale va mal. D’ailleurs les données de l’Institut national de la statistique (Ins) de 2018 montrent que les ventes issues du marché locale pèsent à peine 8 milliards F Cfa contre 132 milliards F Cfa pour les importations. Pour la sortir de cet état de léthargie, les industries Cinpharm, Afripharma, Primex et Africure implantées dans la ville de Douala, sollicitent la limitation de l’importation des produits pharmaceutiques similaires à ceux fabriqués localement importations des médicaments. « Il faut dire que la fabrication des médicaments au Cameroun est encore à l’état embryonnaire mais nous en produisons quelques-uns même s’il faut admettre que pour le moment, nous ne fabriquons que des médicaments basiques tels que les antibiotiques à la bêtalactamine, le paracétamol et la doxycycline », confie sous anonymat, un pharmacien industriel.

Pour le développement de ce secteur, les laboratoires militent aussi pour l’amélioration de la loi sur l’exonération des intrants pharmaceutiques qui viennent majoritairement de l’étranger. De ce fait, ils plaident pour l’allégements des coûts de douanes et des procédures d’importations importations des médicaments. Comme autres difficultés qui entravent le développement de leur secteur, ils invoquent les procédures fiscales et douanières fastidieuses ; les impayés des clients du secteur public ; la concurrence rude sur le marché avec les produits similaires importés ayant pour corolaires des produits invendus et périmés ; le faible accès au marché local et le coût de production élevé avec effet immédiat sur le prix des produits finis.

Les attentes des pharmaciens ont été formulées le 24 novembre 2023 à Douala, au cours de la rencontre avec le ministère de la Santé Publique (Minsanté), Manaouda Malachie, qui a rassuré sur l’intérêt du gouvernement à impulser ce secteur. Au sujet de l’exonération des intrants, il a invité les industriels à dresser, en urgence, la liste des produits pharmaceutiques à exonérer de taxes pour acheminement au ministère des Finances en vue de leur inscription dans la loi de Finances 2024 importations des médicaments. Aussi, a-t-il demandé la liste de produits fabriqués localement pour aider dans la commande publique.

« Nous espérons que ces engagement pris par le Minsanté seront tenus car le marché du médicament est très concurrentiel et les grosses firmes internationales ont toujours voulu monopoliser le marché importations des médicaments. Il faut avouer que nos autorités n’ont rien fait pour les en empêcher », souffle sous anonymat un autre pharmacien.

Mélanie Ambombo

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