Municipales et législatives 2020 : 246 candidats à la conquête de Douala 1er

6 partis politiques sont en course pour le conseil municipal de la commune de Douala 1er. Celle-ci contribue à hauteur de 25% au PIB national.

En attendant le 9février 2020, jour des élections Municipales et Législatives au Cameroun, les candidats aux postes de conseillers municipaux sont en campagne. Dans l’arrondissement de Douala 1er, ce sont 6 partis politiques qui sont à la quête de la mairie, avec 246 candidats au total.  Le Nouveau Mouvement populaire (NMP), le Mouvement Africain pour la Nouvelle Indépendance et la Démocratie (Manidem), l’Union Démocratique du Cameroun (UDC), le Mouvement Progressiste (MP), le Social Democratic Front (SDF), et le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), sont les partis en lice.Bien qu’ayant des démêlés judiciaires, le maire RDPC sortant, Lengué Malapa est candidat à sa propre succession. 

En vue de remporter la course, chacun de ces partis a opté pour une stratégie bien précise lors de cette campagne qui a démarré le samedi 25janvier 2020. Pour la plupart, les nouveaux médias sont le terrain le plus propice. « La place de la télévision et de la toile a vendu ceux qui sont aujourd’hui les leaders », affirme Hilaire Dzipan, conseiller sortant du MP et candidat.

Après avoir sillonné des artères de Douala 1er, le constat est le même. Les affiches sont de plus en plus perceptibles, même s’il est vrai que leur nombre est encore insuffisant. Pour les forces en présence, la raison est claire.  La campagne coûte chère, les partis politiques viennent à peine d’être invités à rentrer en possession des fonds pour la campagne,les supports de communications sont choisis en fonction des objectifs que se sont fixés les partis en compétition etc. « La stratégie définie la cadence», lance Hilaire Dzipan. 

Quant aux banderoles, seules quelques-unes sont visibles. « C’est depuis ce matin (mercredi29 janvier Ndr) que nous avons installé les affiches et les banderoles, et ça va s’accentuer ce soir », note Léonide Ndome, candidate du RDPC au conseil. A en croire cette dernière, le parti au pouvoir attendait l’argent dédié à la campagne pour entamer sa publicité médiatique. Mais avant d’entrer en possession de la dotation allouée, la troupe du maire sortant a opté pour le porte à porte, et compte multiplier ses efforts, car « rien n’est encore acquis », assure notre interlocutrice.

Pour le Manidem, les affiches et les banderoles ne sont pas des incitateurs de vote. « C’est vraisemblablement beaucoup plus la qualité du personnage, des personnalités qui sont sur les listes. Leurs pédigrées, leur parcours militant, leurs réalisations en tant qu’homme politique, leur point de vue etc. », croit savoir Anicet Ekane, tête de liste du Manidem. « Nous comptons sur cela, et nous faisons du porte à porte pour expliquer ce message, parce qu’il n’est pas captable à travers une affiche, à travers une banderole. Le travail de corps à corps est plus efficient, et plus efficace », explique-t-il.

Douala 1er est le centre administratif et économique de la capitale économique. Il regorge le port, les banques, les assurances, et des sociétés importantes sur la place portuaire. Sur les 100% du Pib du Cameroun, 40% vient de Douala et 25% de Douala 1erselon la mairie.

Les enjeux sont donc énormes, car ladite Commune recoitenviron 25% des Centimes Additionnels Communaux (CAC), beaucoup de taxes y compris celle sur l’hygiène et salubrité, et la fourrière municipale. Pour Hilaire Dzipan, il est temps que le budget soit bien reparti. « On ne peut pas avoir un budget où la vie du maire à lui seul nous coupe autour de 100millions par an », assure-t-il.

Michèle Ebongue