Nord : menace sur la biodiversité dans le parc national du Faro
Exposition des matériels de chasse saisis dans le parc national du Faro, le 02 mars 2024 (crédit photo : JB).

Nord : menace sur la biodiversité dans le parc national du Faro

L’insécurité, l’inadéquation entre les effectifs des écogardes et la superficie du parc, le braconnage transfrontalier, la transhumance transfrontalière, l’orpaillage clandestin, sont entre autres problèmes qui menacent la bonne conservation de la biodiversité dans cette aire protégée menace sur la biodiversité au Nord du Cameroun.

Daniel Zola a dû annuler son déplacement pour Mana, une bourgade située à l’intérieur du parc national du Faro. Pour cause, l’insécurité en cette saison sèche dans le parc national du Faro (PNF) dans la région du Nord, à laquelle on s’expose, partant de Poli, chef-lieu du département du Faro. « J’ai appris qu’il y a des enlèvements avec demandes de rançons sur cette route qui passe dans l’aire protégée. Je ne peux pas prendre ce risque », craint-t-il.

Si les enlèvements sont récurrents dans cette aire protégée, qui, en 2024, comptabilise 77 ans d’existence, c’est sans doute parce qu’il s’y développe plusieurs activités parallèles et prohibées. Créé en 1947 comme réserve forestière et érigé en parc national en 1980, cet espace de conservation de la biodiversité de 330 000 hectares (ha) fait face à des incursions sporadiques des personnes extérieures.

Les raisons de ces incursions sont entre autres, le braconnage transfrontalier et l’orpaillage clandestin. Plusieurs matériels de chasse tels que machettes, flèches, lances, pièges et armes de chasse, saisis ont été exposés à Voko, dans la localité de Poli, région Nord. C’était le 02 mars 2024 lors du passage de Jules Doret Ndongo, ministre des Forêts et de la Faune (Minfof).

A lire aussi :  Ouest : Plus de 30. 000 actes de naissance reconstitués en trois ans

La transhumance transfrontalière constitue également une menace sur la biodiversité de ce parc. Ce volet fait l’objet d’une attention particulière de la part des communautaires riveraines. C’est le cas de l’Association des groupements des éleveurs pour la gestion apaisée de la transhumance dans le parc national du Faro (Tango-Agegat), qui a pour activité principale la sensibilisation, l’information et les renseignements sur la transhumance illégale menace sur la biodiversité au Nord du Cameroun. « Il y a des peuls transhumants qui traversent la frontière du Nigéria et entrent illégalement dans les zones d’intérêt cynégétiques (zic) pour détruire la biodiversité. A la frontière avec le Nigéria, ils vont trouver une commission mixte composée des autorités traditionnelles, des services vétérinaires, des forces de maintien de l’ordre et la commune », explique Hamadama, secrétaire général du Tango-Agegat.

L’inexistence d’installation permettant d’accueillir d’éventuelles touristes, l’inaccessibilité, le manque de poste avancé construit, l’inadéquation entre les effectifs des écogardes et la superficie du parc viennent rallonger la liste des menaces qui pèsent sur la conservation de la biodiversité dans le PNF menace sur la biodiversité au Nord du Cameroun. Pour protéger 330 000 ha, « nous avons 19 écogardes régulièrement affectés », a souligné Central Awé, conservateur du PNF.

Le Minfof est allé toucher du doigt les réalités du terrain de cette aire protégée. « Les cameras trappes nous ont permis de constater que les populations fauniques sont en train d’évoluer dans le bon sens menace sur la biodiversité au Nord du Cameroun. Cela montre que la conservation fait du bon travail. J’ai eu à apprécier également la résilience dont font montre mes personnels », a confié Jules Doret Ndongo.

A lire aussi :  Ouest : Plus de 30. 000 actes de naissance reconstitués en trois ans

Daniel Memonko Sadou

Mots – clés :

Biodiversité

Braconnage

Leave comment

Your email address will not be published. Required fields are marked with *.