Ouest : Ces petites mains derrière la production agricole
Des ouvrières agricoles en train de labourer une parcelle

Pour gagner leur pitance, plusieurs femmes s’engagent comme ouvrières agricoles journalières dans les exploitations à l’Ouest. Une activité qui permet aux exploitants agricoles de disposer régulièrement de la main d’œuvre.

Ce samedi 30 mars 2024, Suzy Malonga, une habitante de Batcham, une commune du département de Bamboutos, région de l’Ouest, a parcouru des kilomètres dans l’espoir de se faire embaucher dans une plantation. Il est environ 6 heures. Accompagnée de ses deux filles de 15 et 19 ans, cette mère âgée de 48 ans, attend un potentiel employeur à qui offrir temporairement ses services en tant qu’ouvrièreproduction agricole agricole, au lieu-dit « Razel » à Bafounda.

Cet exercice, Suzy le fait au quotidien depuis 20 ans. « J’ai été formée par ma mère. Je n’ai pas eu la chance d’aller à l’école. Donc, chaque jour je me lève tôt pour chercher des producteurs en quête de main d’œuvre », confie-t-elle. Malgré l’instabilité de cette activité, elle parvient à glaner en moyenne entre 60 000 et 90 000 F Cfa par mois. « Grâce à cette activité, j’ai construit ma maison et je m’occupe de la scolarisation de mes filles », révèle cette mère.femmes derrière la production agricole

Comme Suzy, plusieurs femmes gagnent leur pain en exécutant desfemmes derrière la production agricole tâches journalières dans des exploitations agricoles à l’Ouest l’un des grands bassins de production du Cameroun. Debout ou assises à même le sol, elles sont une dizaine qui poirotent chaque jour à cet endroit connu par tous ceux qui sont en quête d’une main d’œuvre agricole sur l’axe qui relie la ville de Bafoussam à celle de Mbouda.

Dans leur sac, la houe, la machette, de l’eau et un casse-croûte pour la journée. A chaque fois qu’un véhicule s’arrête, elles accourent vers les passagers, en vantant leurs capacités et aptitudes à travailler. Ces lève-tôt se bousculent pour ne pas rentrer les mains vides. « Vous voulez combien de personnes ? », lancent-elles aux nouveaux venus. « J’ai besoin de sept personnes », répond  Madeleine Kensop, propriétaire d’une plantation de près de deux femmes derrière la production agricolehectares de maïs, une habituée des lieux. « Nous sommes déjà trois », rétorque Suzy Malonga, en prenant position avec ses filles. Un autre groupe de deux femmes se joint aux trois, puis deux autres individuellement.

Après quelques minutes de négociations, Madeleine Kensop embauche les sept femmes pour 9 h de travail. Chacune d’elle recevra 4 000 F Cfa à la fin de la journée. « Cette main-d’œuvre est incontournable. Nous comptons énormément sur elle pour pouvoir faire nos travaux à temps », confie Madeleine Kensop. Comme cette agricultrice, Gérard Tchoffo, jeune entrepreneur agricole, installé à Penka-Michel dans la Menoua mise également sur ces journalières agricoles. « Cette main d’œuvre est très capitale dans la réalisation des projets agricoles. C’est d’ailleurs en partie grâce à elle que Penka-Michel devient peu à peu un grand bassin de production », affirme-t-il.

A en croire Noël Takam, agro socio-économiste, « dans la région de l’Ouest, l’activité agricole est fortement influencée par la participation des femmes, qui représentent femmes derrière la production agricoleune part significative de la main-d’œuvre agricole. Cette implication des femmes dans les exploitations agricoles contribue de manière substantielle au développement agricole régional et national, ainsi qu’à la sécurité alimentaire ». Il soutient que « l’apport de la main-d’œuvre féminine dans le développement agricole de l’Ouest est indéniable ».

Aurélien Kanouo Kouénéyé

Leave comment

Your email address will not be published. Required fields are marked with *.