Psychologie : « Il y a une nécessité d’encadrer le secteur de la psychologie au Cameroun ».
Pr Raymond Mbede, président du comité d'organisation

Psychologie : « Il y a une nécessité d’encadrer le secteur de la psychologie au Cameroun ».

Présent au 1er Congrès national de psychologie du Cameroun (Conapsy), Pr Raymond MBEDE, professeur en psychologie et enseignant à l’université de Yaoundé 1, a été désigné par ses pairs pour porter le projet de création d’un Ordre national des psychologues auprès de l’Assemblée Nationale le secteur de la psychologie au Cameroun.

Qu’est-ce qui est à l’origine de l’organisation de ce congrès ?

Mieux faire connaître la psychologie comme science, son objet, ses méthodes de travail, ses théories, ses outils d’investigation tels que le test d’intelligence qui permet d’évaluer le degré d’intelligence des individus (autrement dit le Quotient Intellectuel (Q.I)). Il est question notamment de débattre d’un code de déontologie concernant l’activité de psychologie et de le valider le secteur de la psychologie au Cameroun. On est en train de vouloir construire un Ordre. Les textes de lois demandent d’inscrire le code de déontologie qui l’encadre.

L’une des raisons de ce congrès est l’initiative d’un projet parlementaire qui concerne les psychologues. De quoi s’agit-il ?

Dans la plupart des pays, cette discipline est libérale c’est-à-dire que les professionnels peuvent exercer en clientèle privée de manière réglementaire, qu’elle est reconnue par les Etats, et encadrée par une loi. Nous avons donc déposé un projet de loi dans les administrations afin que nous soyons constitués en un Ordre National au même titre que les médecins. On va le compléter avec le code de déontologie qui a été élaboré conjointement entre francophone et anglophone. Ce qui est une grande victoire.

Quelle est la situation de l’activité de psychologie au Cameroun ?

La psychologie au Cameroun est en pleine évolution. C’est depuis 1978 seulement que ce métier est pratiqué dans ce pays à travers la création, par le gouvernement de l’époque du premier département de psychologie au Cameroun à l’université de Yaoundé 1. C’est une reconnaissance officielle qu’on décide de former les psychologues, avec des enseignants rémunérés au titre qu’ils enseignent la psychologie.

  Pourquoi avoir attendu aussi longtemps avant d’initier ce projet ?

On n’a pas attendu ! Durant 25 ans, il fallait d’abord exister et former une masse critique suffisamment importante qui puisse représenter la discipline dans toutes les régions du pays le secteur de la psychologie au Cameroun. Sans cela, les gouvernants n’auraient pas pu considérer ce projet. Près de 2000 psychologues ont été formés à ce jour, au Cameroun. D’ailleurs, beaucoup d’entre eux exercent au sein des organisations internationales au service des populations réfugiées.

Peut-on penser que la pratique de la psychologie au Cameroun souffre de certaines difficultés ?

Face à l’abondance des problèmes de société tels que la délinquance, les problèmes de la jeunesse en perdition scolaire, des familles en détresse sociale, les questions d’intérêt général dans le sport, sans oublier le contexte carcéral, il est donc nécessaire que le métier soit connu du grand public. La psychologie est déjà intégrée dans le système carcéral et éducatif au Cameroun par l’intermédiaire des conseillers d’orientation, sauf qu’ils officient à tort comme psychologues. L’Ordre national des psychologues va permettre de réguler tout cela.

Qu’attendez-vous d’autres de la création d’un Ordre national de psychologues au Cameroun ?

D’abord la sécurisation des usagers face aux charlatans qui sont dehors. Beaucoup se considèrent comme des psychologues alors qu’ils n’en sont pas et officient en tant que tel. Pour les médecins, il est impossible de s’installer en tant que tel sans posséder le diplôme approprié et sans être inscrit à l’Ordre national des médecins le secteur de la psychologie au Cameroun. Ce sont les deux conditions qui vont permettre de réguler le métier, sans quoi il est impossible de les empêcher d’exercer et de les sanctionner. Il y a une nécessité d’encadrer le secteur de la psychologie au Cameroun. Il n’est pas interdit d’exercer la psychologie, sous conditions d’être formé.

Propos recueillis par Gaël Eric Essoungou (stagiaire)

Mots – clés :

Psychologie

Psychologues

1 thought on “Psychologie : « Il y a une nécessité d’encadrer le secteur de la psychologie au Cameroun ».

  1. Bonjour
    Je m’appelle Ateba Elysée Gabriel Antonio étudiant à l’Ecole Normale Supérieure de Bertoua filière histoire niveau 1. En fait dans les sciences de l’éducation dont la psychologie fait partie, et que j’apprécie énormément, j’aimerais devenir un comme Pr Raymond MBEDE

Leave comment

Your email address will not be published. Required fields are marked with *.