A l’origine de ce différend, la suppression de la prime de technicité dont bénéficient encore les fonctionnaires de certains corps de la santé, contestée par le « Collectif des médecins indignés ».

Dénommé « Collectif des médecins indignés », le groupe formé exclusivement de médecins de la fonction publique a lancé le lundi 27 juillet 2020, une pétition contre « la réduction salariale ». Publiée sur Change.org et directement adressée au Président de la République du Cameroun, Paul Biya, cette pétition intervient après une décision du ministre de la Santé publique (Minsanté), Manaouda Malachi.

Dans une correspondance adressée au ministre des Finances, le 23 juillet 2020, le Minsanté demande la suppression de la prime de technicité agent technique de certains corps de la santé. « J’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir supprimer la prime de technicité agent technique (code242) dont bénéficient encore les fonctionnaires de certains corps de la santé, conformément aux dispositions du décret n°2002 /042 du 4 février 2002 fixant les modalités d’attribution et le montant des primes allouées aux fonctionnaires des corps de la santé publique », lit-on dans la correspondance.

Les médecins concernés, sont contre cette suppression qui s’élève à 2 400 F Cfa. « Nous réclamons en définitive que d’une part, cette prime amputée nous soit intégralement restituée et d’autre part une revalorisation salariale à la hauteur de nos longues années d’étude, de la complexité de notre mission et des efforts parfois surhumains que nous réalisons pour tenir bon face à cette crise sanitaire sans précédent », mentionne la pétition. Lancée le 27 juillet dernier, soit 4 jours après la demande du ministère, la pétition avait déjà atteint au 30 juillet, 1 527 signatures autour de 10 h. « Le lancement de la pétition est quelque chose de nouveau. Au-delà des chiffres, ce que nous voulons exprimer c’est notre mécontentement », fait savoir Dr. Daniel Gams, porte-parole du collectif des médecins indignés.

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Le collectif a tenu une réunion le mercredi 29 juillet 2020 à Douala, afin de définir les directives, de désigner leur porte-parole, et de discuter sur le fond de cette décision ministérielle qui suscite leur mécontentement. « Je pense que la suppression de la prime parle de la loi de 2002, et nulle part dans cette loi il est mentionné de supprimer la prime de technicité, même pas dans le libellé », relève Dr. Daniel Gams. Pour lui, cette décision survient dans un contexte où les médecins ont besoin d’être encouragés. « Ça montre qu’il y a un certain manque de considération, car la prime a été supprimée sans information, sans aucune quelconque pédagogie. Il est important que le respect qui est dû au médecin soit préservé », souligne-t-il.

Pendant ce temps, le Minsanté, explique que la prime en question ne devait plus figurer dans les salaires. « Le décret de 2002 a supprimé cette prime de technicité (2 400 FCFA) pour créer 3 primes (technicité corps-santé, santé publique, astreinte), dont la somme totale des trois dépasse 40 000 FCFA. Disons qu’il y avait un doublon dans les salaires. Si l’État doit appliquer la règle, on devrait faire un redressement à tous les fonctionnaires qui en bénéficiaient. Ce qui ne se fera pas. Chacun peut consulter son bulletin de solde et se rendra compte qu’il percevait 2 primes de technicité », a expliqué Sylvain Nga Onana, président de syndicat national des personnels des établissements et entreprises du secteur de la santé du Cameroun (CAP-Santé) à Echo santé.

Michèle EBONGUE

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