Agroalimentaire : Les prix à la production augmentent de 10% en 2022
Les productrices agricoles

Agroalimentaire : Les prix à la production augmentent de 10% en 2022

L’institut national de la statistique indique dans son analyse annuelle de 2022, que cette hausse est la plus élevée depuis 2017 diminuant le pouvoir d’achat des consommateurs Agroalimentaire et prix à la production.

Les prix de la production industrielle sont en hausse au Cameroun. C’est l’une des conclusions de l’Institut national de la statistique (Ins) dans la note annuelle d’analyse pour le compte de l’année 2022, publiée le 08 mai 2023. Ils sont de 13,3%, un record selon l’Ins, qui affirme que cette augmentation est la plus élevée depuis l’élaboration de l’indice de prix à la production industrielle en 2017.

Dans le secteur de l’agroalimentaire, on note une hausse de 10,9% des prix à la production industrielle, bien au-dessus de celle de 2021. Une inflation que cet institut impute à la reprise économique post-covid, aux perturbations subies par les chaînes de valeurs à l’échelle mondiale, à la guerre russo-ukrainienne et à la dépendance de l’économie camerounaise à l’importation des matières premières.

Raisons peu convaincantes pour l’économiste Louis Marie Kakdeu, qui affirme que la principale raison de l’augmentation des prix est lorsque la demande est supérieure à l’offre ou lorsque l’offre est inférieure à la demande. A cet effet, « les raisons avancées par le gouvernement sont très discutables car ce problème est structurel au Cameroun et ce depuis plus de 30 ans. Si je ne prends que la période allant de 2010 à nos jours, tous les prix ont doublé et c’est parce que la population et la demande augmentent quand la production baisse » ; tranche cet économiste.

Agroalimentaire et les prix à la production au Cameroun

Pour l’ingénieur agronome Nassourou Ibrahim Midjaka, cette augmentation des prix de la production peut aussi être causée par les problèmes d’ordres climatiques, le retard des pluies dans certains bassins de production, les inondations dans d’autres bassins impactant le calendrier agricole à travers la modification des dates de semailles, le décalage du cycle de certaines spéculations et la durée des récoltes.

Des facteurs qui selon lui, se traduisent par une pénurie des matières premières dans les industries agroalimentaires, bien que parfois disponibles mais à des prix exorbitants. Ce qui fait grimper les prix des produits alimentaires au niveau du marché par une diminution du pouvoir d’achat des consommateurs.

C’est ainsi que malgré les multiples appuis de l’Etat pour maintenir l’équilibre économique du pays, relève cet ingénieur, le secteur agroalimentaire a enregistré une baisse en termes de productivité agricoles pour la plupart des spéculations (riz, maïs, sorgho, l’huile de palme, soja etc), qui sont les principaux aliments de base pour la population et une source de matière première pour les industries agroalimentaires camerounaises.

Mélanie Ambombo

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