Antiépileptique : Sabril en rupture de stock

Antiépileptique en rupture de stock
Molécule difficile à remplacer et habituellement utilisée en complément au traitement des antiépileptiques classiques, sa rareté de sources médicales, expose à des risques de crises à répétition.
Depuis des semaines, les patients et parents des enfants souffrant d’épilepsie au Cameroun sont aux abois. En effet, Sabril, médicament antiépileptique est en rupture de stock. Cette molécule utilisée pour la plupart du temps sur les enfants et en complément au traitement des antiépileptiques classiques, n’est trouvable nulle part.
« Même Sanofi, le fabriquant français, ne sait quand est ce que le produit pourra être disponible. Et localement on n’a malheureusement pas d’alternative . On attend que les Occidentaux le fassent et on va tout simplement copier », confie, un informateur au ministère de la Santé publique (Minsanté).
Selon le Dr Paul Tassé, médecin généraliste « Sabril est un médicament très important dans le traitement de l’épilepsie car il s’oppose à la dégradation de l’acide gamma-aminobutyrique qui est une substance présente dans le cerveau Sabril est une molécule difficile à remplacer et rares sont les molécules qui peuvent jouer le même rôle.
. Il vient en appui lorsque les produits de première génération ne peuvent plus prévenir les crises d’épilepsie. » Sa rareté est donc à prendre au sérieux comme le confirme le Dr Francis Beyala, pharmacien. D’après lui,« Dans le traitement de l’épilepsie, on a deux générations de traitements qui se distinguent par leurs dates de commercialisation. La première génération ou encore antiépileptiques classiques va de 1910 à 1960 et est composée des médicaments tels que le Gardénal, Tegretol, et Dépakine
. Les études sur la maladie s’étant approfondies au fil du temps, on a découvert d’autres mécanismes d’action d’où la mise sur le marché d’une deuxième génération ou anti épileptiques nouveaux tels que Lamictal, Gabapentine », explique Dr Fancis Beyala.Cette pénurie est donc à prendre au sérieux car de sources médicales, lorsqu’on doit arrêter le traitement avec cette molécule, il faut éviter de le faire brutalement en introduisant progressivement la nouvelle molécule
. « Vous comprenez qu’avec cette rupture de stock, Sabril ne pourra plus être utilisé en complément par conséquent, les enfants atteint d’épilepsie sont abandonnés à eux-mêmes et en plus, ils sont exposés à des risques de crises à répétition tout comme ils risquent d’avoir un syndrome de sevrage », conclut Dr Paul Tassé.Maladie neurologique dont les statistiques précises ne sont pas disponibles selon le Minsanté, l’épilepsie chez l’enfant s’accompagne entre autres de troubles du comportement et des difficultés d’apprentissage scolaire . Un traitement médical efficace permet donc non seulement de contrôler les crises, mais aussi de les maîtriser.
Mélanie Ambombo