Cameroun : Seulement 04 enfants sur 10 accèdent à la maternelle

L’école maternelle au Cameroun

Pour résoudre cette faible préscolarisation, la Cameroun Education for All Network demande à l’Etat de supprimer les frais d’écolage dans le public la maternelle au Cameroun

Selon la Cameroon Education For All Network (CEFAN), environ 600.000 enfants de 04 à 05 ans sur plus d’1.500.000 attendus ont accès au préscolaire (maternelle). C’est dont près de 900.000 enfants qui n’ont pas droit au préscolaire, soit un taux brut de préscolarisation de 40%. Autrement dit, seulement 04 enfants sur 10 accèdent à la maternelle.

Des données que cette organisation de la société civile tient des études de terrain et de l’analyse de documents, précisément l’annuaire statistique de la carte scolaire du ministère de l’Education de base (Minedub). « L’une des réponses régulières des parents est que l’école maternelle coûte chère au Cameroun et à cause de cela ; on préfère attendre l’âge de 06 ans pour envoyer l’enfant au primaire qui est gratuit », explique Marie-Noëlle Pauline Edith Etobe, la Pca du CEFAN.

Propos tenus le 30 mai dernier à l’Ecole publique d’Afan-Oyoa dans l’arrondissement de Yaoundé 3e, au cours du lancement dans le Centre, des activités de la Semaine mondiale d’action pour l’éducation (Smae) 2023.  « C’est cette réponse qui a motivé le CEFAN à inscrire dans son plan stratégique, triennal 2022-2025, l’action de plaidoyer en faveur de la suppression des frais exigibles de 7.500 F Cfa dans le préscolaire public au Cameroun, au même titre que l’école primaire », explique la Pca du Cefan.

Pour comprendre ce faible taux de préscolarisation, Dr René Bonono Bakota, spécialiste en management de l’éducation explique que c’est davantage dans les zones rurales du pays que le problème se pose avec acuité. « Plusieurs raisons peuvent expliquer cette situation. La première est liée aux frais de scolarité annuel de 7500 F Cfa que chaque enfant doit débourser. Des frais que des familles du milieu rural s’offriraient péniblement, car le combat y est dans la nutrition et la santé.  La deuxième renvoie au fait que les parents n’ont pas encore suffisamment pris conscience de l’importance de ce niveau d’enseignement pour le parcours de scolarisation de leur progéniture. Pourtant, il est très important en ce sens qu’il prépare l’enfant à sortir progressivement du milieu familial. Troisièmement, l’Etat n’investit pas suffisamment dans le préscolaire », développe -t-il.

Comme solutions à ce problème, Dr René Bonono Bakota rappelle au Cameroun, de commencer par respecter ses engagements ; car en validant les objectifs du développement durable, l’Odd4 demandait qu’une année au moins de préscolarisation soit gratuite notamment la dernière. Il propose aussi que les mairies travaillent à améliorer cette situation à travers la mobilisation de la communauté et des ressources techniques, humaines et financières.

Mélanie Ambombo

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