NOSO : 66,1% de journalistes interdits de parler de Droits humains

C’est entre autres violations que subissent les journalistes, d’après ADISI-Cameroun dans le rapport sur la sécurité des journalistes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest Cameroun pour la période 2014-Mars 2022.

Dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, en proie à une crise sécuritaire, les journalistes sont soumis à divers types de violences qui affectent leur profession. Dans son rapport sur la sécurité des journalistes pour la période 2014-Mars 2022, l’Association pour le développement intégré et la solidarité interactive (ADISI-Cameroun), indique que la moitié (50%) des 62 participants interrogés, a admis que leurs différents organes de presse ont adapté leurs reportages aux parties en conflit. Notamment les séparatistes et le gouvernement, dans le but d’éviter des représailles.

D’après cette enquête réalisée avec le soutien du National Endowment for Democracy (Ned), 35.5% des participants affirment qu’aucun organe de presse n’ose critiquer les parties en conflit. Soit le même pourcentage que les neutres. Tandis que 24,2 % s’opposent à cette critique, contre 40,3 % d’indécis. Ce qui empêche donc aux hommes de médias de respecter les normes et les canaux du métier.

On note également que 66,1% de journalistes de ces régions, ont été empêchés de parler des violations des droits de l’homme perpétrées dans ces zones, même si 16,1% disent le contraire. Autant d’éléments qui mettent en péril la liberté de la presse, même si quelques 6,5% ne partagent pas cet avis. Pourtant, la majorité estimée à 72,6% affirment que la liberté de la presse est limitée au Cameroun.

d’après ADISI-Cameroun dans le rapport sur la sécurité des journalistes dans les régions

Ce travail de terrain qui a été publié le lundi 2 mai 2022, révèle que la crise sécuritaire qui se poursuit dans les deux régions dites anglophones a fait au total 32 journalistes déplacés dans la région du Sud-Ouest et 65 dans le Nord-Ouest. Et depuis 2014, ces régions ont respectivement enregistré 21 et 24 exilés.

Ce rapport a été officiellement présenté le mardi 3 mai 2022 à Limbé, dans la région du Sud-Ouest, à l’occasion de la 29e journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée sous le thème « Le journalisme sous l’emprise du numérique ».

Michèle EBONGUE

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