Entrepreneuriat féminin : Au Cameroun, seulement 21% de femmes sont des cadres supérieurs

C’est ce qui ressort d’une enquête réalisée auprès de 203 entreprises dont le résultat a été présenté le lundi 7 mars 2022 au siège du Gicam à Douala.
Les femmes ne sont pas assez représentées dans certains services. C’est le résultat de l’étude sur la représentativité et représentation des femmes dans les économies camerounaises et leur accès à la commande publique réalisée auprès de 203 entreprises. Dont la présentation a été faite le lundi 7 mars 2022 au Groupement Inter-patronal du Cameroun (Gicam). Publiée en 2022, cette enquête réalisée auprès de 203 entreprises révèle que 35,3% de femmes sont logées dans la catégorie de cadres, employés, techniciens et débutants. Avec seulement 21,3% dans la catégorie des cadres supérieurs.
Dans les grandes entreprises, le Cameroun passe d’une moyenne de 34% d’employés femmes (cadre débutants et techniciens), à 12,9% dans la catégorie des cadres supérieurs. Tout le contraire de ce que l’on observe dans les Très petites entreprises (Tpe) qui comptent 40,2% de cadres supérieurs. « La proportion des femmes baisse au fur et à mesure qu’on monte en catégorie… Les entreprises camerounaises, surtout les plus grandes, emploient moins de femmes à des niveaux élevés d’encadrement. Et pourtant, plus de 76% des dirigeants déclarent que les femmes ont un apport particulier dans l’atteinte des résultats de leur entreprise », explique célestin Sikube, ingénieur diplômé en statistiques à l’Institut national de la statistique (Ins).
Déséquilibre
Pour lui, c’est ce système qui explique la faible présence des femmes Président-Directeur Général (Pdg) ou Directeur Général (Dg) dans des entreprises. D’ailleurs, seulement 21% d’entre elles sont à la tête de Grandes entreprises et 32% pilotent les Moyennes entreprises. La gente féminie dirige 39% de Petites et moyennes entreprises (Pme), et plus de 47% de Tpe. Tandis qu’en moyenne, 9,3% sont membres des Conseils d’administration. Pourtant, sur ces 203 entreprises enquêtées, environ ¾ de femmes estiment avoir les mêmes chances que les hommes lors des recrutements, quel que soit le poste à pouvoir. En outre, s’agissant des postes à domaine peu stratégique, 15,5% déclarent avoir autant de chance que les hommes, tandis que 10,1% pensent le contraire, quelques soit le poste.
Contraintes à de multiples difficultés liées au genre, ces femmes (68,2%) expliquent ce déséquilibre par le fait que certains postes de travail sont acquis aux hommes. Notamment « des postes qui nécessitent certaines aptitudes physiques, qui sont non compatibles avec la situation familiale, et qui sont habituellement occupés par les hommes », liste Célestin Sikube.
Présentée à l’occasion de la 37e édition de la Journée Internationale de la Femme, cette enquête du Gicam a vu la participation du Bureau international du Travail (BIT), sollicité pour son soutien technique et financier afin d’améliorer les conditions des femmes dans les affaires au Cameroun.
Michèle EBONGUE