Est : 4 bêtes sur 10 abattues échappent à l’inspection sanitaire
L’abattage clandestin des animaux, une pratique à bannir

l’inspection sanitaire sur les bêtes abattues

Courants dans la région, les abattages clandestins interdits par la loi exposent les consommateurs aux maladies zoonotiques, prévient le délégué régional de l’élevage, des pêches et des industries animales l’inspection sanitaire sur les bêtes abattues.

Les sabots liés par une corde, la gorge tranchée au-dessus d’un trou creusé en plein air l’inspection sanitaire sur les bêtes abattues. Un bœuf mort allongé à même le sol est en train d’être dépecé par trois bouchers dans un abattoir clandestin dans une petite broussaille à Bazzama village dans l’arrondissement de Mandjou, région de l’Est.

La mise à mort de cet animal non inspecté a eu lieu avant 6 heures du matin pour déjouer les services de contrôle. Aucun acteur présent n’a souhaité s’exprimer sur cette pratique qui devient récurrente, et parfois au vu et au su des populations riveraines.

Pourtant, explique Dr Oswald Mpouok, délégué régional de l’élevage, des pêches et des industries animales (Minepia) de l’Est, les abattages non contrôlés des animaux sont proscrits par la loi. Notamment celle de 2000, portant réglementation de l’inspection sanitaire vétérinaire. « Cette loi stipule qu’aucune denrée alimentaire d’origine animale ou halieutique ne peut être autorisée à la consommation sans avoir subi une inspection sanitaire vétérinaire ».

Selon lui, cette inspection vise à prévenir les consommateurs des conséquences néfastes qui sont de divers ordres. « Au plan sanitaire, elle protège les consommateurs de toute contamination issue des viandes. Il en est de même pour les acteurs de cette filière qui sont également exposés aux maladies zoonotiques (transmissibles de l’animal à l’homme) » l’inspection sanitaire sur les bêtes abattues. Sur le plan économique, poursuit notre interlocuteur, « cette inspection sanitaire donne droit à une taxe de service qui est perdue en cas d’abattage clandestin ». Malheureusement, confesse le délégué régional du Minepia, « ces abattages illégaux constituent aussi la principale voie de dissimulation des animaux volés ».

Au-delà de l’origine douteuse de certaines bêtes, Aladji Moussa, un boucher explique que l’abattage clandestin des animaux s’est développé pour plusieurs raisons. « Il s’agit entre autres, de la non réglementation du métier de boucher, la distance des abattoirs et le moyen de transport. A cela s’ajoute la lenteur du processus d’abattage des abattoirs qui ne permet pas de servir les clients en temps opportun. D’où la prolifération des abattoirs clandestin dans les quartiers ».

Selon Dr Ibrahim, un vétérinaire spécialisé dans la santé animale, « certains éleveurs de la région de l’Est évitent les inspections sanitaires par crainte de perdre leurs cheptels lorsque les analyses prouvent que leurs animaux sont atteints de maladies ». Selon ce spécialiste, « sur 10 bêtes abattues par jour dans la région, environ 04 échappent au contrôle vétérinaire ».

Pour juguler le phénomène, explique le délégué régional du Minepia, les contrôles sont régulièrement menés pour s’assurer que les viandes sont exclusivement vendues sur des installations appropriées. « Les descentes effectuées sur le terrain par mes équipes ont souvent permis de faire des saisies des viandes non estampillées ou d’origine douteuse l’inspection sanitaire sur les bêtes abattues.  Dans un autre volet, il y a un redéploiement du personnel en complément d’effectif qui est en cours afin de renforcer les équipes de terrain de nos structures déconcentrés que sont les délégations départementales, les délégations d’arrondissements et les centres zootechniques et vétérinaires, afin de réduire à sa plus simple expression ce phénomène dans la région de l’Est », dit-il.

Ange-Gabriel OLINGA BENG à l’Est

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