Est : Des milliers d’orpailleurs exposés aux méfaits du mercure
Un site d’exploitation minière à l’Est

Est : Des milliers d’orpailleurs exposés aux méfaits du mercure

Une analyse des prélèvements de cheveux réalisés sur 60 mineurs par l’ONG Foder révèle que 71,7% ont un niveau de taux d’exposition au mercure proche de 10 mg/kg, le seuil de tolérance de l’Organisation mondiale de la santé les méfaits du mercure.

L’exploitation minière sur le lit du fleuve Kadey qui traverse les départements du Lom-et-Djerem et la Kade, dans la région de l’Est, entraine des conséquences dramatiques sur la santé des orpailleurs et les populations riveraines.

Au niveau de Kambélé 2 à Batouri, les populations n’ont plus de l’eau à boire et ne peuvent plus mener les activités de pêche parce que l’eau de la Kadey est polluée. « Dans le village Dogba situé sur l’axe Bertoua-Batouri les conséquences de cette exploitation minière qui se déroule en amont sont palpables. Les populations se plaignent du fait que l’eau qu’elles consomment est complètement boueuse. Par ricochet la pêche n’est plus praticable à cause des produits chimiques déversés en amont et qui tuent les poissons et rendent l’eau du fleuve imbuvable », se lamente Jean Kombo, habitant dudit village.

les méfaits du mercure, le seuil de tolérance de l’Organisation mondiale de la santé

Selon l’ONG Forêts et développement rural (Foder), une analyse des prélèvements de cheveux réalisés sur 60 mineurs a révélé que 71,7% avaient un niveau de taux d’exposition au mercure proche de 10 mg/kg, le seuil de tolérance de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Cette information a été rendue publique le 19 octobre 2022 à Yaoundé au cours de la présentation du rapport de l’étude sur l’« Évaluation des risques de l’exploitation artisanale de l’or sur la santé et la sécurité des orpailleurs dans la région de l’Est du Cameroun ». Dans le détail, 61,1%  des mineurs sont menacés par les méfaits de l’utilisation du mercure pour extraire de l’or à Batouri, 67,7% à Ketté, 83,3% à Colomine et 84,6% à Bétaré-Oya.

Pour Dr. Obase Ralph, qui a mené  l’étude, cette situation est le résultat de la conjonction de plusieurs facteurs. Parmi lesquels « le faible niveau d’instruction des mineurs interrogés ». Plus de 70% de ces mineurs s’engagent dans cette activité sans avoir entendu parler de la santé et la sécurité au travail (Sst) sur des sites d’exploitation qui, à plus de 72%, n’ont aucune politique de santé et de sécurité. Pour remédier à cette situation, l’étude recommande entre autres, « la sensibilisation et la formation des mineurs sur la santé et la sécurité, et sur l’existence et le respect des règles et réglementations nationales en matière de Sst ».

Sébastian Chi Elvido à l’Est

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