Nord : Le cancer du col de l’utérus inquiète
Campagne de vaccination contre les cancers gynécologiques à Garoua (© JB)

Le cancer du col de l’utérus au Nord du Cameroun

Malgré l’absence des données officielles, des consultations révèlent qu’un grand nombre de femmes souffrent de cette maladie peu connue dans cette région du Cameroun Le cancer du col de l’utérus.

Farida Moussa, 10 ans, vient de se faire vacciner contre le cancer du col de l’utérus. Comme elle, plusieurs autres jeunes, filles et garçons, ont pris d’assaut la chefferie de Canadi à Garoua, chef-lieu de la région du Nord, dans le but d’en bénéficier.

Grâce à cette campagne, Djénabou, la mère de Farida, découvre ce qu’est le cancer du col de l’utérus. Agée de 49 ans, Djénabou n’a jamais fait le frottis cervico-vaginale, recommandé au moins une fois par an aux femmes dès l’âge de 25 ans. Le frottis cervico-utérin vise à rechercher d’éventuelles anomalies dans les cellules du col de l’utérus ou la présence de papillomavirus responsable du cancer du col de l’utérus.

Au Nord, cette maladie prend des proportions inquiétantes. « Nous n’avons pas de chiffres au niveau du Nord. Mais quand on consulte, on se rend compte que la plupart des femmes qui arrivent ont le cancer du col de l’utérus à un stade avancé », révèle Dr. Nafissatou Mbaitchou, cheffe de district de santé de Garoua I.

Une évolution qu’a observée en 2022, Dr. Rissia Ngo Pambe, médecin pathologiste à l’hôpital général de Garoua. « Sur les 211 frottis cervico-utérin effectués en un an à l’hôpital militaire de Garoua, 60% sont normaux, 10% sont des lésions précancéreuses, 30% sont des lésions de haut grade et qui sont confirmées comme cancers », a indiqué ce médecin en juin 2022, à l’époque cheffe d’unité d’anatomie pathologique à l’hôpital militaire de Garoua. Selon Dr. Rissia Ngo Pambe, le cancer de l’utérus a été en 2022, le deuxième cancer diagnostiqué après le cancer du sein au Cameroun.

Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette maladie d’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Notamment, le tabagisme, avoir une activité sexuelle avec plusieurs partenaires, l’infection au VIH, les infections sexuellement transmissibles et le papillomavirus humain (HPV) qui est le plus répandu.

Selon cette organisation, 95% des cas de cancer du col de l’utérus sont causés par le HPV. Il peut être guéri s’il est diagnostiqué à un stade précoce et traité rapidement. Pour se protéger de la maladie, les médecins recommandent le vaccin. « Le vaccin marche bien chez les personnes qui n’ont jamais eu de rapport sexuel. C’est pour cela qu’on a choisi de vacciner les enfants de 9 à 12 ans », a indiqué Dr. Nafissatou Mbaitchou, non sans préciser qu’en 2020, plus de 20% de femmes au niveau national ont le cancer du col.

Pour lutter contre cette pathologie, indique l’OMS, il faut mettre en place une prévention primaire (vaccination contre le PVH), une prévention secondaire (dépistage et traitement des lésions précancéreuses), une prévention tertiaire (diagnostic et traitement du cancer du col de l’utérus invasif) et des soins palliatifs.

Jérôme Baïmélé

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