Ouest : Des inquiétudes sur la production des haricots
Un champ du haricot à l’Ouest

Ouest : Des inquiétudes sur la production des haricots

A cause de la saison des pluies qui se prolonge et qui perturbe le cycle de production, les producteurs craignent de perdre une partie importante de leur récolte et de voir leur revenu diminuer la production des haricots.

Dans son champ ce 18 novembre 2023, Synthia Nama, agricultrice à Bandjoun, dans la région de l’Ouest, est choquée de constater que plusieurs gousses du haricot sont passées de vert foncé, à marron avec de grandes taches noires. Ces taches, dit-elle, sont la preuve que le haricot à l’intérieur est en train de pourrir. Engagée dans la culture de haricots depuis plusieurs années, elle sait que novembre introduit généralement la saison sèche qui permet au haricot d’arriver à maturation et à sécher la production des haricots.

Grande est donc sa surprise de constater qu’en ce onzième mois, il pleut quasiment tous les jours. De quoi perturber le cycle de production de la légumineuse. Pour limiter les dégâts, la cultivatrice a décidé de récolter en urgence les gousses encore saines, en les cueillant une à une. « C’est plus laborieux mais c’est le prix à payer pour sauver ce qui peut encore l’être », explique-t-elle la production des haricots. Pour ceux qui produisent sur de grands espaces, c’est plus compliqué car il faut attendre que tout sèche au champ afin de pouvoir extraire les graines.

Comme Synthia, plusieurs producteurs sont préoccupés par les dérèglements climatiques enregistrés dans la région. Ils craignent de perdre une partie importante de leur récolte et de voir leur revenu diminuer car les gousses qui devaient sécher au soleil sont en train de pourrir sous l’effet de l’humidité. Et pour ne rien arranger, les maladies fongiques attaquent les plants la production des haricots. « Le haricot a besoin de la rosée et du soleil pour finaliser le remplissage des gousses. Quand il pleut sur des gousses qui avaient commencé à sécher, elles pourrissent. C’est très pénible de voir le fruit de son travail se dégrader comme cela sans rien pouvoir y faire », déplore Jacques Djemou, un autre producteur.

Face à cette situation, les responsables de la délégation régionale de l’Agriculture et du développement rural de l’Ouest (Drader) se veulent rassurants. « Il est vrai que l’excès des pluies a beaucoup inquiété ces derniers jours mais le mal semble être passé », affirme Rodrigue Nguimatsia, le chef service régional du développement de l’agriculture de l’Ouest la production des haricots. Il explique que les producteurs ont semé leur haricot plus tôt que d’habitude pour éviter le départ brusque des pluies de l’année passée, mais que les pluies sont allées beaucoup plus loin que prévu, d’où la panique générale.

Il est difficile pour le moment d’évaluer le niveau des pertes. Selon la Drader de l’Ouest, la production de haricots dans la région avait déjà déjà baissé de 35% entre 2021 et 2022, passant de 168 621,16 tonnes à 109.317 tonnes, à cause de la non disponibilité des engrais et de la rareté des semences améliorées.

VANESSA BASSALE

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