Vitamine A : Un enfant sur trois en carence au Cameroun

Environ un enfant sur 3 est en carence de vitamine A au Cameroun selon le ministre de la Santé publique (Minsanté), Manaouda Malachie. « Une carence qui touche majoritairement les enfants des familles pauvres. C’est donc une maladie liée à la pauvreté, causée par le manque d’instruction des mères, l’accès limité aux soins de santé et surtout un manque criard de sécurité alimentaire dans les familles », confie le Dr Eugenie Biboum, pédiatre. 

A en croire Dr Inès R. Nyangono, spécialiste en santé de la nutrition « les malnutritions par carence sont fréquentes dans le contexte camerounais. D’après le dernier recensement, le pourcentage d’enfants souffrant de carence en Vit A est de 35% environ ». Elle relève que la vitamine A est un nutriment important chez l’être humain car elle contribue à renforcer le système immunitaire et à protéger les enfants de moins de cinq ans contre les maladies évitables.

Une carence en Vit A, explique Dr Eugénie Biboum, entrainera donc des troubles de l’absorption du fer, une anémie qui à son tour impactera le bien-être de l’enfant avec des troubles au niveau des muqueuses. On peut citer des éruptions cutanées et des effets ophtalmologiques, une baisse de l’immunité exposant l’enfant à des infections à répétitions et plus particulièrement la rougeole.

« La carence en vitamine A est habituellement due à un apport alimentaire insuffisant ou suite à des épisodes de maladies répétés. Les pays en voie de développement sont les plus touchés. Elle est endémique en Afrique, le Cameroun n’y échappe malheureusement pas, et dans des régions telles que l’Asie du Sud-Est, où l’aliment de base est le riz, ou les autres céréales qui ne contiennent pas de bêta-carotène », souligne la spécialiste en santé de la nutrition. 

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C’est pourquoi la directive de l’OMS de 2011 dispose que « dans les endroits où la carence en

Vitamine A est un problème de santé publique, sa supplémentation est recommandée chez les nourrissons et les enfants de 6 à 59 mois ». Dans cette logique, il a donc été programmé les 8, 9 et 10 décembre 2023, sur l’ensemble du territoire national, le deuxième tour de la Semaine d’actions de santé et de nutrition infantile et maternelle (Sasnim). Dr Irène R. Nyangono pense d’ailleurs que dans le contexte socioéconomique camerounais, avec des familles qui ont des difficultés à subvenir à tous les besoins des enfants, cette supplémentation préventive par du palmitate de vitamine A reste la solution la plus efficace pour toucher un maximum d’enfants.

Elle croit que dans l’idéal, pour éviter une carence en vit A il faudrait éduquer la population sur la nécessité d’une alimentation riche et équilibrée. Et pour une solution durable, l’enrichissement en Vit A des aliments de consommation quotidienne (huile de cuisson, beurre, le lait, les céréales infantiles…) est conseillée.

Mélanie Ambombo

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