Forêts sacrées : Les communautés locales, un atout pour préserver la biodiversité
Une vue d'une forêt ©Tourismo Cameroun

Forêts sacrées : Les communautés locales, un atout pour préserver la biodiversité

Les acteurs de la société civile recommandent l’implication des peuples autochtones et les communautés locales dans les stratégies de préservation de la biodiversité et de la sécurisation foncière des forêts sacrées, qui subissent une pression de l’urbanisation et des pratiques agricoles à l’Ouest.

Les forêts sacrées jouxtant la quasi-totalité des chefferies traditionnelles sont aujourd’hui menacées dans la région de l’Ouest. Cette réalité est la conséquence de la pression de l’urbanisation et des pratiques agricoles. A en croire Dief Danael Gatchou, chercheur en botanique appliquée, « la végétation de l’Ouest est presque entièrement détruite au profil des activités anthropiques. Les seules reliques de forêts qui y subsistent sont des forêts sacrées, qui jouent un rôle important dans la conservation de la diversité biologique ».

Face à la pression foncière et à l’urbanisation, les acteurs de la société civile recommandent l’implication des communautés locales et autochtones dans les actions de la préservation de la biodiversité de ces lieux. « Un combat est mené pour la préservation de la biodiversité et la lutte contre les changements climatiques. Malheureusement, les communautés locales sont toujours mises de côté. Pourtant, elles sont les premières victimes des graves désastres », regrette Prince Clovis Koagne, le coordonnateur général de la Fondation Internationale pour le Développement, l’Education, l’Entreprenariat et la protection de l’Environnement (Fidepe). Pourtant, dit-il, des méthodes traditionnelles de préservation de la biodiversité ont été instaurées par les autorités traditionnelles.

Avec les enjeux du développement durable, Prince Clovis Koagne soutient que « le peuple autochtone et les communautés locales doivent être impliqués dans les stratégies de préservation de la biodiversité et de la sécurisation foncière des forêts sacrées. Car, ils ne jouent pas seulement le rôle de la conservation de la biodiversité. Mais, son rôle premier est d’abord les pratiques bio-culturelles, initiatiques des communautés. C’est en conservant ces pratiques qu’on parviendra à conserver la biodiversité ».

Cette approche est soutenue par Sa majesté Bruno Mvondo, président du Réseau des chefs d’Afrique pour la gestion durable de la biodiversité et des écosystèmes des forêts, par ailleurs, chef Minko-Bityili à Ebolowa. Car, elle permet de sauvegarder et d’implémenter les savoirs sacrés, la banque des données du savoir traditionnel et les savants traditionnels. « Quand vous avez la forêt sacrée, vous avez la capacité de comprendre l’environnement, même au-delà de la forêt, de communiquer avec les autres », a-t-il précisé.

Réunis à Bafoussam du 09 au 10 décembre 2023 au cours du 1er forum national des aires du patrimoine autochtone et communautaire des forêts sacrées, les chefs traditionnels, la société civile et les autorités sectorielles ont échangé sur la problématique de la conservation de la biodiversité de forêts sacrées par la sécurisation foncière collective et la gouvernance des ressources bio-culturelles.

Jordan Kouénéyé

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