Mayo-Tsanaga : Reprise des activités commerciales avec le Nigeria
Des camions de marchandises sur le tronçon Mokolo-Boukoula, en provenance du Nigéria © JB (le 11 novembre 2023)

Reprise des activités commerciales entre le cameroun et le Nigeria

Ces échanges entre les deux pays sont handicapés par l’état de dégradation avancée des routes et la situation sécuritaire marquée par des cas d’enlèvements avec demande de rançon Les activités commerciales dans le Mayo-Tsanaga.

Baba Magadji, la cinquantaine, est un commerçant résident à Mubi, dans l’État de l’Adamawa au Nigéria Les activités commerciales dans le Mayo-Tsanaga. Il transporte du pain depuis cette ville pour le revendre dans les marchés périodiques des différentes localités du département du Mayo-Tsanaga, dans la région de l’Extrême-Nord, à l’instar du marché de Guili.

Cette localité située à plus de 50km de Mokolo, chef-lieu du département du Mayo-Tsanaga reçoit des commerçants nigérians et camerounais. Des vendeurs de jus et autres breuvages, tenants de boutiques de pièces détachées et d’alimentation générale y font bon ménage. « Avec ce monde, les affaires passent bien. Les agriculteurs parviennent à écouler leurs produits. Avec les attaques de Boko Haram, le marché était pratiquement vide », témoigne ce commerçant qui exerce cette activité depuis plus de 20 ans. « C’est ma seule activité et c’est seulement au Cameroun que je viens vendre mes marchandises », indique-t-il.

Plusieurs commerçants se souviennent encore des périodes difficiles. En plus de la pandémie Covid-19, la monté des exactions de Boko Haram dans le Nord-Est du Nigéria entre 2014 et 2020, avait rendu impossible les échanges entre les deux pays frontaliers. « Beaucoup de nos frères commerçants qui voyageaient de Mubi pour le Cameroun ont été tués dans le conflit de Boko Haram », regrette Baba Magadji.

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Une vue du marché périodique de Guili, dans le Mayo-Tsanaga, région de l’Extrême-Nord © JB, (le 11 novembre 2023)
Une vue du marché périodique de Guili, dans le Mayo-Tsanaga, région de l’Extrême-Nord © JB, (le 11 novembre 2023)

Aujourd’hui, les activités ont repris en force avec la baisse des attaques de Boko Haram et la fin de la pandémie du coronavirus. « Les attaques ont diminué à Mubi et on entend plus parler de la Covid. Je peux facilement me déployer Les activités commerciales dans le Mayo-Tsanaga. Je transporte du riz depuis Douala jusqu’à Boukoula. Nos clients nigérians viennent acheter sur place. », se réjouit Sali Yaya, président du marché de Boukoula.

Cependant, les riverains de la frontière dans le Mayo-Tsanaga, donc la plupart des marchandises proviennent du Nigéria, sont préoccupés par l’état de dégradation avancée des routes, qui est un handicap pour la fluidité de la circulation et des échanges entre les deux pays. Pour faciliter la circulation, le tronçon Boukoula-Saouda est souvent remblayer par les villageois qui se mobilisent tous les jeudis Les activités commerciales dans le Mayo-Tsanaga. « Nous avons des difficultés à écouler nos produits, on ne peut pas attendre l’État qui est le seul à décider de comment cette route nationale doit être entretenue, on est obligé de retrousser les manches pour faire de notre mieux », confie Dr. Samuel Samougnana, enseignant à l’université de Maroua et élite de Bourha.

Même si les activités ont repris avec un impact positif sur les échanges dans les marchés locaux, la mayonnaise tarde à prendre corps. Cela est dû, entre autres, à la situation sécuritaire marquée par des cas d’enlèvements avec demande de rançon, à la perte de la valeur du Naira, la monnaie nigériane par rapport au franc Cfa et enfin, à l’augmentation du prix à la pompe du carburant dit « zoazoa » en provenance du Nigéria Les activités commerciales dans le Mayo-Tsanaga. Cette revalorisation qui intervient depuis l’arrivée au pouvoir de Bola Tinubu, président de la République fédérale du Nigéria a entrainé la cherté du transport des marchandises dans la partie septentrionale du Cameroun.

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Jérôme Baïmélé

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