Relance du Samu : Le Cameroun demande 52 milliards F Cfa à la France
Le Cameroun en quête d’un service d’aide médical d’urgence

52 milliards de F Cfa pour Relancer le Samu au Cameroun

Un endettement de trop selon un économiste de la santé qui pense qu’une gestion correcte des fonds alloués permettrait le financement interne de ce projet Samu au Cameroun.

« Le Service d’aide médical d’urgence (Samu) est une unité d’urgence qui n’aurait pas dû disparaitre parce qu’elle a une importance capitale dans la gestion de la santé des populations. Qu’on veule la remettre sur pied est une bonne chose », s’exprime le Dr Albert Ze. Cet économiste a salué la volonté du gouvernement de redonner vie à cette unité sanitaire créée il y a 19 ans.

Selon le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire, (Minepat), Alamine Ousmane Mey, le projet en gestation du Samu, vient en appui à la Couverture santé universelle Samu au Cameroun. Pour son financement, il annonce qu’un dialogue est ouvert avec la Banque populaire d’investissement (Bpi) de France, pour un accord de prêt de 80 millions d’euros soit 52 milliards F Cfa environ.

Même s’il salue la volonté de réhabiliter cette unité chargée d’apporter aux accidentés, victimes de catastrophes et malades les soins d’urgence appropriés, le Dr Albert Ze dénonce sa reprise sur la base d’un emprunt. Il y voit une volonté des autorités d’endetter le pays inutilement. « Chercher 52 milliards F Cfa aujourd’hui auprès de la France pour cette réhabilitation, je pense qu’on n’a véritablement pas besoin d’en arriver là parce que les ressources internes peuvent le faire », tranche cet économiste de la santé.

Il rappelle qu’il y a sept ans, la Stratégie de financement de la santé au Cameroun a été élaborée et il y a clairement été démontré qu’il y avait la possibilité de pouvoir générer des fonds internes au niveau du Cameroun pour pouvoir financer un ensemble de besoin Samu au Cameroun. Un travail qui, dit-il, a permis à ce qu’on fasse une évaluation des besoins en santé du Cameroun avec les sources de financement disponibles. « Ignorer cette stratégie pour aller chercher l’argent en France, je trouve que c’est de la paresse et de la mauvaise foi », déclare cet économiste de la santé.

Un endettement de trop qui selon lui aurait pu être éviter s’il existait une gestion correcte des fonds alloués au secteur de la santé. « Nous avons un système de santé qui fonctionne seulement avec 10% du budget et on a une fuite de 90%. Il suffit juste d’assainir cette gestion pour la réalisation de plusieurs projets Samu au Cameroun. Il y a aussi les recettes hospitalières qui ont la possibilité de financer beaucoup de choses dans notre système de santé. Il faut savoir que l’enveloppe telle que présentée aujourd’hui est tellement sous-évaluée parce que le plus souvent, ce qui est déclaré est 72 fois inférieur à la vraie valeur », conclut-il.

Mélanie Ambombo

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