Don de sang : Moins de la moitié de la demande satisfaite en 2022
Une poche de sang, le Cameroun dans le besoin

Les Don de sang ne suffisent pas à satisfaire la demande au Cameroun

Selon le Centre national de transfusion sanguine, seulement 147 034 poches de sang sur une demande de 416.000 ont été collectées Don de sang. Un déficit qui a de lourdes conséquences sur les plus nécessiteux.

Le sang n’est pas la chose la mieux partagée dans les formations sanitaires au Cameroun.  La preuve, le pays peine toujours à satisfaire sa demande en poche de sang. En 2022, cette demande était évaluée à 416.000 poches de sang et seulement 147 034 ont pu être collectées selon le Centre national de transfusion sanguine (Cnts) Don de sang. Soit une couverture de 36, 75% avec des besoins non satisfaits évalués à plus de 63%.

Même si on observe une légère embellie au regard des statistiques de l’année antérieure où 140 207 poches de sang avaient été collectées sur les 400.000 attendues, le ministre de la Santé publique (Minsanté), Manaouda Malachie a affirmé au cours d’une déclaration de presse le 07 juin 2023 que le gap à combler reste énorme.

« Pour comprendre cette baisse, il faut retenir que pour être donneur, une personne a besoin non seulement d’être en bonne santé, mais aussi de bien s’alimenter. On a de plus en plus au Cameroun, des gens incapables de s’offrir deux repas par jour Don de sang. Comment attendre alors que le don de sang augmente ?» Argumente Marie Paule Tcheinkoua, une donneuse. Lui aussi donneur, Roméo Kouam, croit savoir que cette baisse peut s’expliquer par la mauvaise politique de distribution de ce précieux liquide dans les banques de sang. Il ajoute : « on ne peut pas donner du sang gratuitement pour aider les nécessiteux et qu’en retour, la poche de sang soit facturée à 25.000 F Cfa avec pour obligation de remplacer le sang utilisé. Nous finissons par comprendre que ce sang sert à enrichir certains. »

Une accusation que refute Franck Touko, biologiste médical pour qui il s’agit de préjugés couplés à une mauvaise communication. « Le don de sang volontaire est très rare. La plupart des donneurs sont familiers aux receveurs. Ils viennent remplacer une poche de sang déjà utilisée » argumente-t-il. Il précise que les frais exigés pour une poche de sang servent à soutenir une partie des examens réalisés sur la poche de sang elle-même. Il regrette qu’il n’existe pas vraiment d’unité de sang avec un système qui permettra de garantir certains avantages aux donneurs bénévoles et volontaires.

A cet effet, il propose l’octroi d’une carte de donneur, un service d’aide aux donneurs, des facilitations dans certaines démarches administratives et entre autres, des bons de prises en charge gratuites pour certaines maladies.

Mélanie Ambombo

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