Agriculture : Le Cameroun offre 400.000 ha de terres aux producteurs
Une plantation de papaye (© DC)

Les hectares de terres offerts aux producteurs au Cameroun

L’ong Greenpeace Afrique fustige ce projet qui selon elle, va détruire la biodiversité et rendre difficile la vie des communautés Agriculture et producteurs au Cameroun.

400.000 hectares, c’est l’espace de terres réservé à l’installation de grands producteurs agricoles dans la plaine centrale, le long du corridor Batchenga-Ntui-Yoko-Tibati-Ngaoundéré.  Il s’agit d’un projet qui vise à augmenter la production agricole au Cameroun et qui sera piloté par une équipe focale conjointe du ministère des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières (Mindcaf) et du ministère de l’Agriculture et du Développement rural (Minader).

Pensée depuis 2015, cette initiative selon le Minader est constituée d’une autoroute agricole et représente la première phase d’un projet plus vaste qui devra s’étendre sur 1,131 million d’hectares pour les moyennes et grandes exploitations agricoles. Considéré un projet structurant de deuxième génération, il ambitionne d’accélérer la mise en œuvre de la stratégie nationale de croissance, la création d’emplois décents et la réduction de la pauvreté

Estimé à hauteur de 300 milliards F Cfa, l’Etat devra investir dans ledit projet, 100 milliards F Cfa tandis que les partenaires privés qui y seront impliqués par appel à manifestation d‘intérêt devront investir 200 milliards F Cfa en fonction de leurs cahiers des charges.

Malgré toute cette présentation, l’Ong Greenpeace Afrique voit ce projet d’un mauvais œil.  Elle demande d’ailleurs au Cameroun d’éviter ce genre de projet car ils rendent difficile la vie des communautés et de la biodiversité. « Il y a quelques jours, le Cameroun s’est joint au reste du monde pour célébrer les journées mondiales de la biodiversité et de l’environnement. Et le gouvernement camerounais a réitéré l’engagement du Cameroun à protéger la biodiversité ainsi que l’environnement, ce projet est donc un réel paradoxe car il pourrait contribuer à porter atteinte à la biodiversité et à l’écosystème de la zone ciblée surtout avec de potentiels impacts sur les aires protégées de Mpem et Djim, du Mbam et Djrem », affirme Stella Tchoukep, la chargée de campagne forêt Bassin du Congo de l’Ong GreenPeace Afrique Agriculture et producteurs au Cameroun.

Elle poursuit en se demandant pourquoi le gouvernement n’encourage pas davantage l’agriculture au niveau familial qui a par le passé, constitué (et continue d’ailleurs) la base de la production agricole et permis jadis d’atteindre l’autosuffisance alimentaire du Cameroun. « Au lieu d’aménager un pont d’or pour le développement des grandes industries dont la production est très souvent exportée et où les Camerounais sont généralement employés et payés à des salaires de misère », suggère Stella Tchoukep.

Mélanie Ambombo

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